Quand les nymphéas passionnaient Monet

Monet, les nymphéas : l'intégralité par Jean-Dominique Rey et Denis Rouart, Paris, Flammarion, relié, 27x21 cm, 160 p., très nombreuses illustrations en couleur. La jaquette reproduit Nymphéas (détail), huile sur toile, 200x200 cm, 1916, Musée national de l'art occidental (Tokyo).
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Publié 31/07/2017 par Gabriel Racle

Dans l’histoire de l’art, le nom de Monet tient une place exceptionnelle et des ouvrages et des articles lui sont souvent consacrés. Et voici que nous avons encore une nouvelle occasion de découvrir un aspect particulier du talent de cet artiste.

La biographie de Claude Monet est trop complexe et variée pour tenir en quelques lignes, mais évoquer quelques repères suffiront à souligner l’exubérance de ce peintre.

Monet, prénommé d’abord Oscar-Claude, est né le 14 novembre 1840 à Paris et mort le 5 décembre 1926. Son enfance se passe au Havre, ville portuaire à l’estuaire de la Seine. Il ne se montre pas un très bon élève, selon ses propres dires. Mais il s’intéresse beaucoup au dessin et suit des cours d’art.

Ses premiers dessins sont des caricatures de personnages, professeurs, hommes politiques. Il fait des croquis de bateaux et des paysages en «plein air», ce qui marquera sa carrière.

Grâce à à Eugène Boudin

Un fait important est sa rencontre avec un autre artiste, vers 1859, dont il dira: «Si je suis devenu un peintre, c’est à Eugène Boudin que je le dois.»

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Eugène Boudin (1814-1898) est l’un des premiers peintres français «à saisir les paysages à l’extérieur d’un atelier. Grand peintre de marines, il est considéré comme l’un des précurseurs de l’impressionnisme». (Wikipedia)

Séduit par le talent de Monet, il lui conseille de se rendre à Paris prendre des cours et rencontrer d’autres artistes.

Militaire en Algérie

Arrivé à Parus en 1859, Monet s’installe dans un hôtel place du Havre. De nombreuses vicissitudes parsèment alors sa vie, y compris un passage en Algérie pour répondre à ses obligations militaires et contracter la typhoïde.

Il se déplace entre Paris et Le Havre, rencontre des artistes célèbres comme Pissarro, Renoir, Sisley ou Bazille, suit parfois des cours ou travaille dans un atelier.

Toute cette période agitée contribue à lui donner une formation artistique qui ne tarde pas à se manifester. Et dès lors, Monet s’adonne à sa passion, la peinture. Il participe aux salons, voit ses œuvres acceptées ou refusées, connaît des succès ou suscite des critiques.

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Première «impression»

Il se déplace en France, voyage, Londres, Amsterdam, Venise et peint. En 1874, il présente son célèbre tableau Impression, soleil levant, peint au Havre un matin de bonne heure. Et c’est ainsi qu’au nom de Monet est rattaché l’impressionnisme, ce mouvement dont il est considéré comme «le père».

À partir de 1890, Monet peint des séries. Cette période commence avec Les Meules, série composée de plus d’une vingtaine de versions. En 1891, il produit la série Les Peupliers. Suivent en 1892 Les Cathédrales de Rouen, série de 28 toiles, terminée en 1894.

De 1899 à 1901, en voyage à Londres, il peint une série consacrée au Parlement de Londres, dont le thème est le brouillard sur la Tamise. Il termine la série en atelier en 1904.

Après Londres, Monet peint surtout son propre jardin, l’étang qu’il a créé dans un terrain marécageux et planté de nymphéas. C’est à cette série qu’est consacré l’ouvrage que rééditent les éditions Flammarion.

Aquarium fleuri

Ce livre, abondamment illustré, présente l’histoire complète de la série des toiles de Monet consacrées à ce thème et l’intégralité de celles-ci, dont un catalogue de leur ensemble en format miniature.

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Mais les textes sont agrémentés de reproductions choisies en pleine page, mettant en valeur les couleurs et les reflets de ce que Monet appelait son «aquarium fleuri».

Le terme nymphéa n’est pas d’usage courant, en dehors du nom de ces toiles. «Nom scientifique d’un genre de nénuphars, cultivés sur les pièces d’eau pour la beauté de leurs fleurs blanches, rouges, jaunes ou bleues.»

Monet jardinier

Monet est jardinier, c’est sa deuxième passion avec la peinture!

Il dessine un jardin à sa guise, un travail de 20 ans, pour créer des massifs de couleurs harmonieuses, au fil des saisons, dont un jardin d’eau qui devient son motif de prédilection et d’où sortiront Les Nymphéas. Séries de paysages d’eau, qui «sont devenus une obsession».

Par ailleurs, aucun artiste n’a comme lui autant travaillé à capturer la lumière sur la toile. En fait, plus qu’à la lumière elle-même, il s’attache à la fugacité de ses effets et des impressions qu’il en reçoit. Il peut peindre le même paysage sous des effets lumineux différents.

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Et son étang fleuri lui offre, avec les reflets de ses fleurs dans l’eau, d’infinies variations qu’il s’efforce de traduire sur la toile, au fil des heures ou des.

Rêverie

Apparences et reflets, Les miroirs du temps, ces chapitres clés du livre de Flammarion offrent ainsi «Une plongée dans la peinture» pour reprendre une expression d’Isabelle Majorel dans Les Nymphéas.

Et elle ajoute: «L’œuvre ne correspond à aucune représentation classique du paysage… . L’artiste plonge le spectateur dans une nature pure et silencieuse propice à la rêverie et à la réflexion». Le livre de Flammarion nous y invite.

Auteur

  • Gabriel Racle

    Trente années de collaboration avec L'Express. Spécialisé en communication, psychocommunication, suggestologie, suggestopédie, rythmes biologiques, littérature française et domaine artistique. Auteur de très nombreux articles et d'une vingtaine de livres dont le dernier, «Des héros et leurs épopées», date de décembre 2015.

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