«Dans mon expérience, ceux qui se comportent bien en équipe se comportent bien au travail», expliquait Philippe Rouanet, entraîneur du Bay Street RFC. Les joueurs de ce club de rugby suivent tous une carrière, souvent à des postes élevés, au centre-ville de Toronto. Dans une salle de conférences au 24e étage d’une tour sur Bay Street et Adelaïde, le capitaine et l’entraîneur évoquent la façon dont ils arrivent à concilier leur passion et leur vie professionnelle.
Philippe Rouanet, originaire de Marseille, a joué en deuxième division en France. Le capitaine Peter Shippen, lui, a commencé au lycée à l’âge de 14 ans et a joué avec les Crusaders de Oakville.
Selon ce dernier, la progression du rugby au Canada est moins rapide qu’ailleurs: «Le problème c’est que ce n’est pas professionnel. Le rugby est provincial, chaque province a son propre championnat.
En Ontario et au Québec, le championnat se déroule en été et en Colombie-Britannique c’est en automne, hiver et printemps et la moitié des professionnels évoluent en Europe. Au Canada, les joueurs ont trouvé le rugby assez tard dans leur vie, souvent au lycée».
Étant donné que gagner sa vie grâce au rugby est quasiment impossible au Canada, lorsqu’ils quittent l’université les joueurs privilégient leur carrière, reléguant au deuxième plan leur passion pour le ballon ovale.