Washington, 3 octobre 2013 : les forces de l’ordre poursuivent une voiture fonçant vers le capitole. La conductrice, une jeune mère de 34 ans, est abattue par les policiers. D’après ses proches, elle souffrait de dépression post-partum et se croyait victime d’un complot impliquant le président Obama.
Cette histoire spectaculaire n’est pas sans rappeler les cas d’infanticide qui font à l’occasion les manchettes et qui peuvent faire craindre le pire aux nouvelles mères qui vivent une maternité difficile. Pourraient-elles en venir à commettre un tel geste?
«Il existe de nombreux types de problèmes de santé mentale suite à l’accouchement, certains plus fréquents que d’autres », explique Phyllis Zelkowitz, directrice de recherche au département de psychiatrie de l’Institut Lady Davis, à Montréal. À une extrémité du spectre se trouve «le baby blues», une situation sans gravité, qui affecte jusqu’à 70 % des femmes. Viennent ensuite la dépression post-partum, vécue par 13 à 20 % des nouvelles mères, puis la psychose périnatale, une maladie très sérieuse qui touche à peine 0,2 % d’entre elles.
Bien qu’elle ne soit pas fréquente, la psychose constitue toutefois une urgence psychiatrique, car elle met la mère et son bébé en danger en raison du risque élevé de suicide et d’infanticide, souligne la chercheuse. Elle touche cependant presque exclusivement des femmes avec des antécédents de bipolarité ou de schizophrénie.
Dans le cas de la dépression post-partum, l’évaluation du risque est plus complexe. Bien que les mères dépressives puissent être envahies par des pensées morbides, comme la crainte de blesser leur enfant, elles passent plus rarement aux actes.