Les Canadiens sont fascinés, et parfois effrayés, par nos voisins, partenaires et alliés américains. Certains, y compris des Canadiens-Français, angoissent à l’idée que nous sommes nous aussi un peu/beaucoup américains dans l’âme, la culture et le mode de vie.
Pas Claude Guilmain. Même si sa pièce AmericanDream.ca entremêle l’histoire d’une famille canadienne-française à l’Histoire avec un grand H du dernier demi-siècle américain, «c’est juste notre réalité», explique-t-il en entrevue à L’Express.
Il n’en fait pas une maladie et il ne cherche pas à psychanalyser nos pulsions ou nos illusions d’américanité: «Nous ne sommes pas des victimes.»
C’est la première fois que le Théâtre français de Toronto (TfT), qui fête cette saison son 50e anniversaire, présente (de ce jeudi 16 au dimanche 19 novembre) une création du Théâtre la Tangente de Claude Guilmain et Louise Naubert, qui oeuvre à Toronto depuis 20 ans.
«Cette pièce me hante», justifie Joël Beddows, le directeur artistique du TfT depuis un an. «Elle met en exergue des questions et des débats qui définissent non seulement notre société contemporaine, mais celle qu’on a envie de bâtir ensemble.»
Claude Guilmain n’est pas allé loin pour imaginer cette famille Cardinal, puisqu’elle est largement inspirée de la sienne, dont plusieurs membres ont vécu aux États-Unis et, comme le grand-père mythique qui aurait pu croiser Lee Harvey Oswald, ont même disparu là-bas. Même chose pour le cancer et l’expérience militaire en Afghanistan: «Tout part de la vérité.»