Juan Joseph Ollu s’intéresse au parcours des bad boys ou bad girls. Leur quête de sensations fortes, leur refus de la soumission, leur intimité à fleur de peau, voilà ce qu’il décrit dans le recueil de cinq nouvelles intitulé Présents composés.
Envies immédiates
Dans une nouvelle, le sex appeal du barman est à la fois troublant et excitant pour plusieurs mecs. Il arrive que l’attirance et l’envie de baiser deviennent violemment réciproques.
On voit comment, parfois, «rien n’est plus important que le moment présent et les envies immédiates». Juan Joseph Ollu a raison de se poser la question suivante: «À quoi sert la beauté des traits et du corps si l’on ne peut en jouir soi-même?» Au présent et au pluriel.
Ailleurs, c’est la sempiternelle situation où rien n’est plus simple que coucher ensemble. C’est lorsqu’on y mêle des sentiments que ça devient compliqué, que ça se corrompt. La soi-disant relation se détériore et la protagoniste obtient une leçon. «Plus jamais je n’allais préférer une solitude à deux à l’ennui en solitaire.»
Infidélité raisonnée
Dans L’indécis, Anthony obtient un diplôme en littérature puis en droit pour aboutir comme travailleur dans la construction. L’auteur campe merveilleusement bien son personnage en écrivant que le sport et la littérature lui ont «offert un corps musclé, une stature physique et intellectuelle».
La nouvelle éponyme est une sorte de lettre qu’un homme écrit à son amant. Il veut lui rester fidèle… dans l’infidélité. Il a couché avec Alexandre et raisonne ainsi sa décision… «Je t’aime, mais j’aimais son odeur… Je t’aime, mais j’aimais sa présence, j’aimais le désir qu’il suscitait en moi.» Les participes présents sont nombreux et intoxicants.