Un n’y a pas de «bons» et de «mauvais» accents en français, et le parler courant des Franco-Ontariens n’est pas truffé de «défauts» qu’il conviendrait d’«améliorer». «C’est leur langue maternelle qu’ils utilisent quotidiennement: ce que les écoles enseignent est une langue littéraire que les étudiants utiliseront dans leurs écrits formels.»
C’est ce qu’est venu dire la sociolinguiste Nahed Mourad, le mois dernier, aux membres du Rassemblement étudiant franco-ontarien (RÉFO) qui avait organisé un forum sur «l’insécurité linguistique», cette gène de parler sa langue maternelle en public parce qu’on la croit inférieure à celle des Québécois ou des Français.
Au contraire, la doctorante à l’Université d’Ottawa croit que les jeunes Franco-Ontariens doivent être fiers de leurs accents.
Assimilation
L’insécurité linguistique est un des facteurs de ce phénomène largement «collectif et inconscient» qu’est l’assimilation, indique Mme Nourad en entrevue à L’Express. «On ne parle jamais d’assimilation individuelle», explique-t-elle. «L’assimilation est un effet collectif, communautaire, social, qui est dû à plusieurs facteurs, dont l’un est l’insécurité envers la langue que l’on parle.»
Une communauté est certainement composée d’individus, mais c’est le sentiment collectif qui apporte cette insécurité et, par la suite, d’une génération à l’autre, une assimilation.