Polar: nouvelles enquêtes de l’inspecteur MacNeice près de Hamilton

Scott Thornley, Jusqu’à la moelle
Scott Thornley, Jusqu’à la moelle, roman traduit de l’anglais par Éric Fontaine, Montréal, Éditions du Boréal, collection Boréal Noir, 400 pages, 32,95 $.
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Publié 10/07/2022 par Paul-François Sylvestre

Le 2 janvier dernier, je vous ai présenté Scott Thornley et son inspecteur MacNeice dans un roman intitulé De chrome et de sang. Ils sont de retour pour de nouvelles enquêtes criminelles dans la municipalité fictive de Dundurn, sur les bords du lac Ontario. Jusqu’à la moelle est le nouveau polar de cet auteur originaire de Hamilton.

Une femme et un homme

Au printemps, le corps d’une jeune femme est retrouvé prisonnier des glaces dans la baie de Dundurn. Rien ne permet de l’identifier.

Le lendemain, dans un parc de la ville où il vient de se réveiller, un sans-abri découvre un homme enveloppé de la tête aux pieds par une épaisse couche de ruban adhésif.

Ce qu’il ignore, tout comme les services d’urgence qui ne tardent pas à arriver, c’est qu’une grenade dissimulée sous les liens du captif s’apprête à exploser à la première secousse.

Une atrocité en cache une autre

Un adolescent est laissé orphelin par le meurtre dans le parc, et l’inspecteur chef MacNeice de la brigade criminelle de Dundurn lui promet de trouver le coupable. Il ne se doute pas qu’une atrocité en cache parfois une plus horrible encore.

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MacNeice est encore une fois accompagné de l’inspectrice Fiza. «Il y avait énormément de non-dits entre eux, de sentiments dont ils reconnaissaient l’existence, mais qu’ils refusaient d’exprimer par peur de compromettre leur relation professionnelle…»

La météo en vedette

La nature et la météo occupe une place surprenante dans ce polar. Les clients d’un bar sont «aussi assidus que les averses d’avril».

Il pleut à peu près chaque fois que MacNeice et Fiza vont interroger un suspect. «La pluie reprit de plus belle, doucement au début, mais en quelques secondes, elle se transforma en déluge.»

L’auteur invite même les arbres à jouer un rôle. Leurs branches «s’agitaient frénétiquement, comme si elles venaient d’assister à une scène horrible et cherchaient à tout prix à en témoigner».

Éviter d’y penser

Lorsque Fiza demande à MacNeice pourquoi ils font un travail aussi sinistre, la réponse est métaphorique: «Il ne faut pas y penser.»

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«C’est comme si nous traversions un lac gelé en pleine tempête. Sans connaître la largeur du lac. Ni l’épaisseur de la glace. Ni même savoir s’il existe un abri de l’autre côté. Il n’y a pas moyen de revenir en arrière. Il faut continuer à marcher, tout simplement. C’est sinistre, aucun doute, mais c’est essentiel.»

Un polar psychologique

Encore une fois, Thornley nous offre un polar psychologique.

Rationnellement, MacNeice peine à croire qu’un possible suspect puisse éprouver la haine nécessaire pour commettre un tel crime. Mais son intuition et son expérience lui suggèrent le contraire.

Il y a des criminels qui possèdent un don naturel pour entrer dans la tête de son adversaire.

Fiza est sidérée par les choses qu’on ne lui a pas apprises à l’école de police. MacNeice, lui, découvre comment les théories sont capricieuses. «Ces fichues bestioles peuvent vous abandonner au premier tournant.»

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En choisissant de camper deux enquêtes menées parallèlement, l’auteur m’a semblé brouiller les cartes pour rien. Le roman souffre dès lors de longueurs.

Auteur

  • Paul-François Sylvestre

    Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.

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