Polar à la frontière canado-américaine

Partagez
Tweetez
Envoyez

Publié 07/06/2016 par Paul-François Sylvestre

L’Ontarien Rick Mofina a grandi à Belleville, a étudié le journalisme à l’Université Carleton, a travaillé au Toronto Star, au Ottawa Citizen, au Calgary Herald et à la chaîne Southam News, avant de se tourner vers l’écriture de romans policiers. Dernière Heure est son tout dernier polar. C’est ce qu’on appelle un «page turner». Le critique du Mystery Reader met en garde les lecteurs en lançant: «Ne commencez pas ce livre en fin de soirée, car il vous tiendra debout toute la nuit.»

L’auteur situe l’action de son roman à Seattle et dans le Nord-Ouest Pacifique. Chaque été, le quotidien Seattle Mirror engage des stagiaires dont un seul obtiendra un emploi à temps plein.

Jason Wade entend bien être celui-là, car il sait que le journalisme est «la meilleure des formations, un billet pour la plus grande histoire de la Terre: la vie».

Wade sera pourtant confronté à la mort. Karen Harding, une étudiante de Seattle disparaît dans des circonstances anormales et le jeune journaliste fouille ce fait divers qui fait rapidement les manchettes, car Harding n’est pas la première à disparaître dans la région.

Une dame découvre un corps sur son terrain et affirme à Wade qu’elle n’a jamais vu quelque chose d’aussi horrible, d’aussi atroce. La scène paraît ritualiste. Le meurtre dépasse la sphère du crime passionnel. «C’est la signature d’un prédateur. D’un tueur en série.»

Publicité

Jason Wade est connu pour ne jamais lâcher le morceau, pour creuser plus loin et pour prendre des initiatives qui ne plaisent pas toujours à ses patrons. Journaliste d’investigation intelligent, il va jusqu’à proposer une piste aux policiers, même si cela signifie «chercher une réponse dans les ténèbres».

Cette piste implique un révérend qui a enseigné à la jeune Karen Harding. Il se nomme Gideon Cull, mais plusieurs étudiantes l’on baptisé «Creepy Cull». Dans ses cours, le révérend cite souvent les Réflexions sur le Rituel, publiées dans les années 1800 et inspirées des carnets personnels d’un bourreau au xvie siècle.

Je ne sais pas si c’est en raison de ses racines canadiennes, mais toujours est-il que Rick Mofina donne à son enquête policière une dimension internationale. Elle dépasse la ville de Seattle et l’État de Washington pour inclure le Federal Bureau of Investigation (FBI) et la Gendarmerie royale du Canada (section de la Colombie-Britannique, où la sœur de Karen demeure).

Mofina écrit que «l’espoir fait partie intégrante de la nature humaine. C’est un acte de foi, jusqu’à ce que la preuve du contraire vous fixe depuis une scène de crime, une morgue ou un cercueil.» Je vous préviens que certaines scènes sont assez traumatisantes.

Je ne suis pas resté debout jusqu’à la «dernière heure» pour terminer la lecture de Dernière Heure. Je n’ai pas tourné les pages frénétiquement, même si plusieurs chapitres nous y invitent avec des finales du genre «Elle tendit le cou vers la lézarde et vit une pelle et une scie.», «Elles se mirent à courir pour sauver leur peau.» ou «Doux Jésus… non…c’est impossible.»

Publicité

J’espère cependant que Dernière Heure sera porté à l’écran dans une production canado-américaine.

Auteur

  • Paul-François Sylvestre

    Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.

Partagez
Tweetez
Envoyez
Publicité

Pour la meilleur expérience sur ce site, veuillez activer Javascript dans votre navigateur