Plus de 463 000 personnes de plus en Ontario en un an

L’énoncé économique présenté ce 2 novembre par le ministre des Finances de l’Ontario, Peter Bethlenfalvy, «sur fond de prudence et de responsabilité fiscale, et dans un contexte d’inflation élevée ainsi que d’incertitude», se démarque sur plusieurs plans, selon la Fédération des gens d’affaires francophones de l’Ontario (FGA).

Ce qui saute aux yeux, c’est la croissance démographique en Ontario, les deux dernières années établissant des records d’arrivées de plus de 302 000 personnes en 2021 et plus de 463 000 en 2022.

Depuis la fin des années 1980, la croissance annuelle de la population oscillait entre 150 000 et 200 000 nouveaux arrivants (des autres provinces canadiennes, des États-Unis et d’autres pays), avec seulement quatre pics de plus de 200 000 personnes en 1988, 2000, 2017 et 2018.

«Notre population augmente, de nouveaux emplois se créent et, lorsqu’il est question d’affaires, c’est l’Ontario que de plus en plus d’entreprises choisissent», fait valoir le ministre Bethlenfalvy. «Ce sont d’excellentes nouvelles, mais il ne faut rien tenir pour acquis en période d’incertitude géopolitique et économique.»

La veille, le gouvernement fédéral annonçait d’ailleurs des cibles d’immigration moins ambitieuses que celles qu’il avait évoquées dans le passé, pour tenir compte de la capacité du pays d’absorber cet afflux.

Investissements

De l’énoncé économique ontarien, la FGA dégage:

• L’inauguration de la Banque de l’infrastructure de l’Ontario, une nouvelle agence dotée de 3 milliards $ chargée d’inciter les investisseurs institutionnels à participer à des projets d’infrastructure à grande échelle.

• L’injection de 100 millions $, portant à 500 millions $ le fonds d’Investissements Ontario chargé d’attirer les investissements, d’inciter davantage de grandes sociétés à s’installer dans la province ou de mieux aider les entreprises qui y sont déjà implantées.

• L’instauration du crédit d’impôt pour l’investissement dans la fabrication en Ontario, afin d’aider les fabricants de l’Ontario à réduire leurs coûts, à innover et à devenir plus concurrentiels grâce à une aide estimative de 780 millions $ sur trois ans au titre de l’impôt sur le revenu.

• Le soutien du développement des compétences et la formation, avec plus de 1 milliard $ sur trois ans alloués à la Stratégie relative aux métiers spécialisés.

• Un investissement de 25 millions $ sur trois ans dans le Programme ontarien des candidats à l’immigration, pour aider les nouveaux arrivants à commencer à travailler dans leur domaine de formation plus rapidement.

• Le prolongement de l’élimination de la taxe provinciale sur l’essence de 5,7 cents par litre.

• L’élimination de la portion provinciale de la taxe harmonisée (TVH) sur les nouvelles constructions dédiées à la location, afin de pallier le manque de logements et d’encourager les nouveaux projets immobiliers.

• Un ralentissement prévu du PIB réel de la province pour 2024, avec une reprise vers 2025 et 2026.

Francophonie économique

«Malgré plusieurs incitatifs touchant directement les entreprises de la province, peu concernent directement et spécifiquement les communautés francophones», indique la FGA. «Aucune nouvelle enveloppe de financement n’a été annoncée» spécifiquement pour la francophonie.

«La FGA salue la volonté du gouvernement de l’Ontario de mettre les questions reliées au développement économique, à l’entrepreneuriat et à la main-d’oeuvre au centre du document», déclare le président Dominic Mailloux.

«Des mesures concrètes et des investissements supplémentaires sur le long terme doivent être mis de l’avant afin d’aider les entreprises en contexte minoritaire à pouvoir maximiser leur impact.»