Avec 2,7 milliards $ investis sur cinq ans, Le Plan d’action pour les langues officielles 2018-2023 constitue le plus gros effort fédéral depuis 2003, soutient la ministre du Patrimoine canadien, Mélanie Joly, qui a dévoilé la nouvelle «feuille de route» (l’ancien nom) ce mercredi 28 mars à l’école Mauril-Bélanger d’Ottawa, aux côtés du premier ministre Justin Trudeau.
Le Plan du gouvernement fédéral repose sur trois piliers: renforcer les communautés de langues officielles en milieu minoritaires, améliorer l’accès aux services et promouvoir un Canada bilingue. Le tout avec un accent porté sur l’immigration francophone, l’accroissement du bilinguisme d’un océan à l’autre, et la mise en avant d’un «par et pour» les communautés.
Le choix de l’endroit est symbolique, évoquant le député libéral franco-ontarien disparu il y a deux ans. Le premier ministre a rendu hommage à ce «grand amoureux de la langue française et ardent défenseur des intérêts des communautés en situation minoritaire», évoquant, sourire aux lèvres, le fait qu’il était «techniquement un Franco-Ontarien» lui aussi.
Trudeau engagé
«Je considère mon bilinguisme non pas seulement comme un atout, mais aussi comme une partie fondamentale de qui je suis», a poursuivi Justin Trudeau. Il a fait référence à «la riche histoire de nos ancêtres et de leur culture qui, depuis, est devenue la nôtre», avant d’ajouter qu’il incombait désormais aux nouvelles générations de poursuivre l’héritage de cette dualité linguistique.
Le chef du gouvernement fédéral a souligné la situation préoccupante de la place du français dans la société. «Ce n’est pas un secret que le français à l’extérieur du Québec a pris du recul dans les dernières années», a-t-il avancé, étayant son propos par l’argument que «pendant presque dix ans le gouvernement conservateur a choisi de sous-investir dans les programmes, signalant clairement que le maintien du caractère bilingue de notre pays n’était tout simplement pas une priorité pour eux.»