Pierre Richard: «Entendre rire, c’est ma drogue»

Amoureux de la vie, Pierre Richard garde la même énergie, le même enthousiasme qu’à ses débuts. Son secret? Le rire. Et c’est ce qu’il promet d’offrir au public torontois avec son spectacle Franchise Postale, ce samedi 30 avril au théâtre Winter Garden. L’Express a pu s’entretenir avec le comédien qui a su garder son âme d’enfant.

Un grand blond à la conquête du Canada

Pierre Richard connaît bien le Canada, surtout le Québec. Il y a joué son précédent spectacle, Détournement de mémoire, et a tourné un film dans cette province, Le Bonheur de Pierre. «Si on me propose de venir jouer au Canada, je ne me fais pas prier. J’aime ce pays. Par contre, je ne connais pas du tout Toronto. Mais comme je suis curieux de nature, ça m’amuse de venir dans cette ville inconnue pour moi» nous confie le comédien.

Contrairement à la Russie, à l’Ukraine, pays dans lequels Franchise Postale a eu un énorme succès, Pierre Richard n’est pas sûr d’être connu à Toronto. «J’ai beaucoup de succès dans les pays ex-communistes où je remplis des théâtres de 2000 places. Ce sont des villes aux noms improbables et ça me fait rire!»

Ces pays ont connu Pierre Richard durant le régime communiste. Pendant cette période, seules les comédies étaient autorisées à circuler, et donc, les films avec Pierre Richard.

Mais venir jouer à Toronto est à la fois un défi et une expérience amusante pour le comédien français toujours avide de découvertes.

Une règle de vie: se faire plaisir

Franchise Postale a été coécrit avec Christophe Duthuron, scénariste, entre autre, d’Un Gars Une Fille.

Le précédent spectacle, Détournement de mémoire, est issu de la même collaboration.

«Le premier spectacle nous avait déjà donné beaucoup de plaisir et on a voulu réitérer.

Franchise Postale est donc le produit de nos plaisirs. Je fais encore quelque chose qui me plaît!», explique Pierre Richard avec un sentiment de satisfaction perceptible à la prononciation du mot «encore».

La pièce part de lettres fictives d’admirateurs auxquelles le comédien répond avec humour. «Ce sont des lettres imaginaires, car je ne voulais pas me moquer de celles que j’ai vraiment reçues. Mais certaines s’en inspirent. Les lettres que je reçois sont souvent tendres et naïves, celles que nous avons écrites pour le spectacle sont surtout drôles ou émouvantes», confie Pierre Richard.

Une histoire de famille

Ces lettres sont en fait un prétexte pour que le comédien revienne sur des faits marquants de sa vie. Il y a donc un aspect autobiographique important. Et sur scène, les deux fils de Pierre Richard accompagnent leur père, l’un à la contrebasse, l’autre au saxophone, en se partageant les dates de la tournée.

«Mes fils ont déjà composé certaines musiques pour mes films, mais c’est la première fois qu’ils sont avec moi sur scène. On a trouvé ça joli qu’ils m’accompagnent».

«Dans la pièce, j’aime la vie, poursuit Pierre Richard. Je refuse la mélancolie, et le musicien représente ce petit nuage gris que je chasse», commente le comédien, fier de travailler avec ses fils.

Un mot: rire

Depuis ses débuts au cinéma en 1958, Pierre Richard nous fait rire en personnage burlesque, gaffeur mais attachant.

En 2011, c’est toujours le même plaisir pour lui d’être sur scène: «Je retrouve une manière de jouer très physique, très corporelle, comme dans mes films du début» explique-t-il.

Mais ce qu’il aime par-dessus tout, c’est voir et entendre la joie du public. «Entendre rire les gens, c’est ma drogue. Je suis additif au rire. C’est peut-être ça qui m’a fait garder mon émerveillement et m’a tenu en bonne santé jusqu’à présent.»

Une belle leçon de vie qui donne envie de rire et de s’émerveiller!