Participation record à la foire d’emploi bilingue du Centre francophone

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Forte participation à la foire de l'emploi, ce jeudi 6 novembre, au Metro Hall. Photos: Julie Merceur, l-express.ca
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Publié 08/11/2025 par Julie Merceur

Ce jeudi 6 novembre, au Metro Hall, plusieurs centaines de personnes sont venues à la foire d’emploi bilingue organisée par le Centre francophone du Grand Toronto (CFGT). Une participation record pour cet événement annuel.

La plupart des participants à l’événement étaient des nouveaux arrivants, soulignant leur difficulté de trouver du travail dans la métropole anglophone.

Un marché du travail sous tension

Toronto, cœur de l’économie canadienne, n’est pas au meilleur de sa forme. Le taux de chômage est aujourd’hui d’environ 9,5 %, selon Job Bank. C’est un taux supérieur à la moyenne nationale et provinciale.

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Meryem Taleb.

Les francophones unilingues – une minorité dans la minorité – sont particulièrement touchés par ce chômage.

Meryem Taleb, directrice du service emploi, logement et immigration du CFGT, souligne la pertinence de la foire au regard de ces difficultés.

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«Dans le contexte actuel, avec le chômage important, les opportunités pour les francophones sont limitées. La foire permet de ramener les recruteurs et de les mettre en lien directement», explique-t-elle.

Une participation importante et diverse

Dès l’ouverture, au moins 200 personnes ont passé les portes de l’immeuble pour participer à la foire. Le CFGT raconte qu’ils ont même dû arrêter les inscriptions en ligne, après qu’elles aient presque atteint le nombre de 1 500.

Une participation exceptionnelle, donc, qui s’est traduite par plusieurs queues assez importantes derrière certains stands. Cela pose la question de l’évolution de l’événement et de son potentiel agrandissement.

Le CFGT dit réfléchir à la possibilité de changer de lieu pour la prochaine édition, le Metro Hall limitant le nombre de participants et d’exposants.

« Je pense que cette hausse est due au fait qu’il y ait peu de foires bilingues à Toronto. On est peut-être même les seuls. Or, c’est un moment important pour les demandeurs d’emploi », note Meryem Taleb.

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La foire d’emploi sous le dôme du Metro Hall, au rez-de-chaussée de l’ancien Hôtel de Ville de l’ancien gouvernement métropolitain.

Les participants

Plusieurs visiteurs ont confié avoir des difficultés à trouver un emploi. Certaines personnes sont même venues chercher des emplois hors de leurs qualifications.

C’est en tout cas ce qu’expliquent plusieurs exposants. Deux d’entre eux, proposant des emplois sociaux, ont vu arriver des candidats venant du monde des sciences, de l’ingénierie ou des ressources humaines.

Or, le problème est que la plupart de ces offres requièrent des qualifications précises. Néanmoins, certaines offrent la formation, comme les services des tribunaux de l’Ontario.

Malgré tout, les participants étaient intéressés et ouverts. «J’ai vu des gens de tous les horizons, tous étaient très sympathiques et volontaires», explique l’exposant des services des tribunaux.

Le profil des chercheurs d’emploi était assez varié, même si la plupart étaient des nouveaux arrivants. «J’ai parlé à des participants de tous les âges», déclare la représentante de GardaWorld.

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Échanges avec Maria Ivanova, de l’école maternelle Petit Bateau.

L’occasion de représenter son entreprise

Les exposants sont choisis selon différents critères: ils doivent être bilingues en priorité, venir du Grand Toronto et avoir véritablement des postes à pourvoir. De plus, le CFGT explique faire attention à avoir une certaine diversité sectorielle dans l’offre proposée.

Interrogés sur cette diversité, les avis divergeaient. Une femme expliquait être contente des entreprises proposées, très diversifiées selon elle, tandis qu’un jeune homme trouvait les choix restreints, avec la majorité des entreprises dans l’éducation et la fonction publique.

Chaque année, de nouvelles entreprises viennent à la foire, tandis que d’autres sont des habituées. Lors de cette édition, nous avons donc pu retrouver: le Conseil scolaire catholique Mon Avenir (emplois courts pour les jeunes), GardaWorld, LBCO, Centres d’Accueil Héritage, les services correctionnels, Aery, Voilà Connected Led, l’école maternelle Petit Bateau, ou encore Via Rail Canada.

Beaucoup de ces entreprises sont venues pour représenter leur marque et la faire connaître. De son côté, Maria Ivanova, directrice générale de Petit Bateau et habituée des foires, apprécie le contact humain.

«J’aime voir les gens et leur donner des conseils. Moi aussi je suis passée par là quand j’ai immigré il y a 30 ans. Je veux leur montrer que l’on finit par y arriver, il faut juste du temps», témoigne-t-elle.

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Des exposantes de Strides Toronto, agence sociale communautaire.

Une foire pertinente

Les participants soulignent, pour bon nombre, la pertinence de la foire dans les conseils et opportunités offertes.

Une jeune femme, arrivée il y a deux mois, a entendu parler de cette foire sur un groupe Facebook. Elle a passé plusieurs entretiens, mais ne trouve toujours pas de travail.

Dans la file d’attente du stand du Conseil scolaire Viamonde, elle raconte être contente de la foire. «Les exposants donnent des conseils et des contacts. Surtout, ils nous motivent, chose dont on a besoin», confie-t-elle.

« On a de bons retours », déclare, quant à elle, la directrice du service emploi du Centre francophone. «Certaines personnes trouvent des emplois, et de plus en plus d’employeurs demandent à venir», continue-t-elle.

Le Centre réalise à chaque fin de chaque foire un sondage auprès des participants, demandeurs ou offreurs d’emploi, pour savoir s’ils ont apprécié l’événement.

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Des chercheurs d’emploi attendent pour pouvoir échanger avec les exposants.

Apprendre à se valoriser

En plus de la rencontre avec les exposants, le CFGT propose chaque année un atelier pour former les participants aux exigences du monde du travail.

Cette année, l’atelier  De confus à confiant avait pour but d’expliquer comment bien se présenter rapidement dans n’importe quelle situation. L’année dernière, il portait sur la culture canadienne.

Finalement, l’apprentissage de l’anglais reste une nécessité sur le marché. Si le bilinguisme peut être un plus, notamment pour certains postes dans la fonction publique, parler uniquement français reste un frein majeur.

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