Panoplie d’obsessions textuelles sur le coming out

Collectif, Coming out - Orientations textuelles, Montréal, revue XYZ
Collectif, Coming out - Orientations textuelles, Montréal, revue XYZ, no 151, Montréal, automne 2022, 104 pages, 14 $.
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Publié 09/11/2022 par Paul-François Sylvestre

Dans le milieu LGBTQ, le coming out ou la sortie du placard peut laisser aussi bien un goût amer en bouche qu’un souvenir de célébration. XYZ, la revue de la nouvelle, a choisi cette thématique pour son 151e numéro.

Jean-Michel Fortier présente les neuf nouvelles du dossier Coming out en précisant qu’elles «le racontent comme un cri, un chuchotement ou une pensée qui agit sur soi, parfois à son corps défendant».

Quel placard?

Jennifer Bélanger signe le premier texte, Comme ça, où elle se demande de quel placard elle est sortie.

Plusieurs femmes sont entrées dans sa vie et elle n’a pas toujours su trouver les mots, car son amour pour elles «est partout, sans discours ni portes au-delà de ce que je pourrais écrire». On pourrait dire qu’il n’y a pas de placard.

Poésie et prose poétique

Dans Le mot traître, Michael Delisle mélange poésie et prose poétique pour décrire sa décision de ne rien cacher à ses étudiants, des ados.

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Il est convaincu qu’il vaut mieux «se montrer sous son vrai jour/ ça attire les bonnes personnes / pis ça finit toujours par être payant».

Placard d’école

Le placard dont il est question dans Garder son placard propre, d’Emmanuelle Cornu, est celui d’une école.

Le concierge est maniaque d’ordre et de propreté. Il a jeté son dévolu sur un assistant, «un soldat préféré, son chouchou». «Le concierge et le soldat. Ensemble» dans le placard… Imaginez le reste. Placard propre où purifier sa propre conscience…?

Rencontre sérieuse

Dans La rencontre, Gabrielle Boulianne-Tremblay ne sait plus combien d’hommes elle a pleurés. La trans écrit «il» pour parler d’eux, «comme une île sur laquelle m’échouer».

Il lui semble difficile de rencontrer quelqu’un de sérieux. «À un moment donné, on finit par identifier ce qui germe en nous, ce qui nous appartient, ce qui a pris racine et a voulu voir le soleil de nos yeux.»

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Vraies émotions

Cécile Huysman signe Best Friends Forever, un texte où elle affirme aimer les hommes. Même s’ils l’ennuient, elle se sent attirée vers eux. Sauf que sa meilleure amie Léonie allume des étincelles.

L’autrice a beau se dire que ce sont des émotions brèves et fugaces, lorsque le téléphone vibre dans sa poche et que c’est Léonie qui lui demande quand elle va rentrer, «mon cœur se serre».

Nouvelle farcie de mots anglais

Le texte qui m’a le plus fait grincer des dents est Ma mère va dans un rave, de Gabriel Cholette.

Ça commence bien. Le fils fait une sorte de second coming out, celui de son «mode de vie caché, avec les drogues et les sorties underground».

Là où ça se gâte, c’est quand le texte commence à être farci de mots anglais: dans la foule devient «dans la crowd», la piste de danse est un «dancefloor , la mère «leade» le chemin, on quitte parfois «le frame de la caméra». Je ne l’ai pas lu «laid back».

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Concours annuel de nouvelles XYZ

Ce numéro publie le texte primé du Concours annuel de nouvelles XYZ, qui a reçu une centaine de candidatures.

Le jury a retenu L’ordre naturel des choses, de Julie Dugal. Il a été «charmé par ce texte sobre et sensible» où se déploie avec rythme «une atmosphère à la frontière du plausible et du surnaturel».

Auteur

  • Paul-François Sylvestre

    Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.

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