On peut maintenant dépister la prédisposition à la tremblante chez les chèvres

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Publié 17/07/2016 par Lilian Schaer (AgInnovation Ontario)

Il est maintenant possible de dépister la sensibilité et la résistance à la tremblante chez les chèvres vivantes, grâce à une recherche génétique réalisée récemment par Bradley White, professeur de biologie à l’Université Trent.

La tremblante est une maladie dégénérative qui évolue lentement, mais qui est mortelle. Elle s’attaque au système nerveux central des moutons et des chèvres, et est liée à l’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) et à la l’encéphalopathie des cervidés.

À l’heure actuelle, il n’est possible de diagnostiquer la tremblante chez les chèvres qu’après leur mort et il n’existe aucun traitement ni vaccin. La maladie peut être transmise par des animaux qui en sont atteints, mais qui ne présentent aucun symptôme, c’est pourquoi toutes les chèvres des fermes où sévit la tremblante sont abattues.

En 2014, après la détection de la maladie chez deux grands troupeaux de chèvres en Ontario, M. White, en collaboration avec le Dr Gordon Mitchell de l’Agence canadienne d’inspection des aliments, a découvert chez les chèvres les allèles (les différentes versions d’un même gène) associés à une résistance ou à une sensibilité d’un animal à la tremblante.

Suite à cette découverte, Ontario Goat collabore à présent avec l’Université Trent et le Centre of Excellence for Goat Research and Innovation à l’identification du génotype de 1 500 animaux de diverses espèces et troupeaux de chèvres pour déterminer leur résistance et leur sensibilité à la maladie.

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«Nous manquons de données génétiques adéquates sur les animaux de la province, alors nous sommes en train de recueillir ce type d’information dans de nombreuses fermes. C’est essentiel de le faire pour utiliser la nouvelle technologie génomique», déclare M. White. «Entre autres, ces données nous permettront de procéder à une sélection génomique ciblant simultanément de multiples gènes afin d’éviter de sélectionner une caractéristique au détriment des autres.»

M. White ajoute que l’analyse génotypique ne permet pas de diagnostiquer la tremblante chez un animal, mais plutôt de déterminer si ses gènes le prédisposent à la maladie. Chez l’un des deux troupeaux de chèvres où la tremblante avait été détectée en 2014, 182 chèvres étaient très sensibles à la tremblante, 125 étaient peu sensibles et 24 présentaient une résistance à la tremblante avant d’être exposées à la maladie.

L’autopsie a révélé que 64 des chèvres très sensibles et seulement deux des chèvres peu sensibles avaient contracté la tremblante. Aucun des animaux dont le génotype était résistant ne l’avait contractée.

«L’analyse vous permet de connaître votre risque relatif. S’il y a dans votre troupeau une forte proportion d’animaux très sensibles à la maladie, vous savez qu’ils courent un risque élevé de la contracter s’ils y sont exposés», explique M. White. Il ajoute que la protéine prion qui provoque la tremblante peut survivre dans la grange ou le sol pendant un certain temps.

Pour les agriculteurs, la découverte de M. White pourrait aboutir à l’adoption de méthodes de reproduction qui aideront à constituer des troupeaux de chèvres résistants à la tremblante et à atténuer le risque financier qu’une éclosion de la maladie pose aux agriculteurs et à l’industrie caprine de l’Ontario.

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Cette découverte pourrait également susciter le recours accru à la génomique comme moyen de sélection dans l’industrie caprine – le repérage des gènes qui augmentent la production laitière et qui améliorent l’efficience alimentaire (la façon dont une chèvre transforme l’aliment consommé pour prendre du poids) et d’autres formes de résistance à la maladie.

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