NOUWAY: une approche pancanadienne du re-commerce

NOUWAY, une nouvelle boutique de re-commerce en ligne, est le nouveau projet de Vanessa Dejean, qui lançait déjà en 2019 Antique, sa propre marque de prêt-à-porter de seconde main.

À Toronto depuis 2015, la diplômée de marketing à Paris est passée par différentes entreprises, dont Nissan, Kijiji, ou encore Radio-Canada. Comme elle nous l’explique dans un entretien, le mariage de la protection de l’environnement et de la mode ne l’a jamais quitté.

«L’écolonomie», ou consommer de manière responsable

Les enjeux environnementaux interpellent Vanessa Dejean. Son intérêt pour la protection du vivant n’est cependant pas incompatible avec sa passion pour la mode et les belles créations.

Marier croissance économique et protection de la nature «devrait être obligatoire pour toutes les entreprises» à ses yeux. C’est là qu’apparaît le concept «d’écolonomie», ou le mix entre écologie et économie, pour «concilier le développement économique et la préservation de l’environnement».

«Chez NOUWAY, l’éco-responsabilité est au coeur de tout ce que nous faisons au quotidien», affirme la fondatrice. Sur le site internet de la boutique, ne sont disponibles que des articles de seconde main, recyclés, ou faits main. Tout est pensé pour «réduire l’impact sur la planète au minimum».

Si la plateforme n’est disponible sur le territoire canadien, c’est pour «maintenir un processus postal court», explique Vanessa Dejean. L’entreprise utilise également des emballages et cartes de visite recyclés et biodégradables. Les clients sont invités à les réutiliser comme bon leur semble.

Un intérêt familial

Le choix de se lancer dans ce secteur n’est pas le fruit du hasard. Le fait de privilégier le seconde-main est même «dans l’ADN» de la famille de Vanessa Dejean depuis bien longtemps.

Elle nous explique que sa grand-mère était en quelque sorte une «précurseure» du mouvement «upcycling», elle qui habillait sa fille «avec des vêtements récupérés qu’elle recousait pour en faire de nouvelles pièces plus dans l’air du temps».

C’est alors tout naturellement qu’alors adolescente, Vanessa Dejean se retrouver à «fouiller dans les placards» de sa mère ou de son grand frère. Son trésor: «emprunter un chandail à épaulettes des années 80, ou une banane fluo des années 90».

Cela l’a ensuite conduit à chercher de nouvelles merveilles dans les friperies du monde entier, et elle s’est mise à organiser des «vides-dressings» à Paris, ou à participer à des marchés vintage à Toronto.

«L’idée de donner une seconde vie à un objet abandonné» remplit de joie Vanessa Dejean, et NOUWAY cherche à satisfaire cette ambition.

Passion et professionnalisme

Pour faire fonctionner la plateforme naissante, Vanessa Dejean a rassemblé une «petite équipe dynamique et passionnée de seconde main». Sur le site, trois catégories d’articles sont proposées: adulte, enfant et maison.

L’accent est surtout mis sur «les belles matières et les styles qui sortent de l’ordinaire», affirme sa fondatrice.

Elle nous l’assure également, chaque article proposé aux consommateurs est vérifié par l’équipe. Pour être accepté, la qualité, le style et le potentiel de durabilité sont mesurés. «Nous aimons les articles intemporels qui peuvent être conservés longtemps», ne manque pas de nous signaler Vanessa Dejean.

Une plateforme inclusive

Après le récent lancement, les bénéfices générés sont redistribués au sein de l’entreprise, et aux différents entrepreneurs partenaires. Mais pour le futur, l’équipe prévoit de collaborer avec «des associations locales œuvrant pour la sauvegarde de l’environnement, et pour aider les personnes dans le besoin avec nos invendus».

Ce qui distingue NOUWAY d’autres plateformes comme Vinted est l’aspect «professionnel», affirme Vanessa Dejean.

L’objectif de la plateforme est de mettre en avant les créations d’entrepreneurs locaux. Mais l’expérience de magasinage a également été pensé de manière à laisser «l’impression qu’on n’achète pas du seconde main».

Le site est disponible en anglais et en français. Et l’ambition est de créer une plateforme diversitaire où chacun se sentirait reconnu. L’équipe «met un point d’honneur à collaborer avec des mannequins qui représentent tout le monde».

Les textes sont non-genrées, tout comme l’offre. En effet, aucun filtre «homme» ou «femme» n’a été mis en place, simplement des catégories comme «adulte». L’objectif est de «laisser le choix aux visiteurs.ses de choisir les articles qui les rendent heureux ou heureuses», explique Vanessa Dejean.

NOUWAY, future référence du re-commerce?

La fondatrice est persuadée qu’allier plaisir et respect de la planète est une possibilité. NOUWAY se veut être la porte d’accès vers le magasinage responsable au Canada. «Acheter du seconde main en personne est malheureusement souvent réservé aux initiés», explique Vanessa Dejean. «Fouiller est un art, il faut de la patience et un œil aiguisé.»

La nouvelle plateforme se veut alors facile d’accès, «fiable et amusante» selon les mots de sa fondatrice. Le 7 juin, jour de l’ouverture, plus de 300 visites ont été observées sur le site. Pour l’instant l’entreprise collabore avec sept marques de Toronto. Vanessa Dejean affirme qu’il est prévu «d’aller progressivement recruter des fournisseurs ailleurs au pays».

Dans l’esprit de l’entrepreneuse, l’objectif est clair: faire de NOUWAY une «référence du re-commerce en ligne sur le marché pancanadien». Cela pour permettre de continuer l’effort commun pour réduire les déchets et valoriser le travail des entrepreneurs d’ici.