L’attraction des chutes du Niagara ne semble pas s’éroder depuis leur découverte en 1615 par l’explorateur français Étienne Brûlé. Bien au contraire. Initialement reconnue comme une artère stratégique contrôlant le commerce maritime liant les Grands Lacs à la voie maritime du St-Laurent, la région du Nia-gara a fait la convoitise des explorateurs européens, des financiers et, plus récemment, celle des vignerons.
«Le climat est similaire au climat de régions vinicoles telles que Bordeaux ou la Bourgogne et le sol est très fertile», explique Paul Bosc jr., vice-président du Château des Charmes, l’un des plus importants vignobles au pays.
Après presque 400 ans d’histoire, une soixantaine de vignerons ont redonné à la région une saveur typiquement française. C’est d’ailleurs le jésuite Gabriel Lalemant qui a baptisé la région. Niagara est un dérivé du mot onguiaahra que les Iroquois utilisaient pour désigner le détroit séparant le Canada des États-Unis.
«C’est le climat tempéré qui a incité mes parents à quitter la France pour venir s’établir au Canada à la fin des années 60», ajoute M. Bosc jr. En 1978, son père, Paul Bosc sr devient un pionnier et un pilier de l’industrie vinicole en fondant le Château des Charmes.
Le Château des Charmes compte maintenant près de 270 acres de terrain où les vignes poussent à perte de vue. La région est maintenant internationalement reconnue principalement pour la qualité de ses vins de glace. Il s’agit d’un vin sucré semblable aux Sauternes français, mais dont le processus de fabrication se met en branle au moment de la première gelée de l’hiver. Le labeur intensif nécessaire à la création des vins de glace explique en grande partie leurs coûts parfois exorbitants par rapport à la minceur des bouteilles.