Les abécédaires s’adressent le plus souvent à un très jeune public. Dans Histoires de racines, Monia Mazigh utilise cette formule pour explorer diverses expériences humaines et pour réfléchir au gré de son inspiration.
Née en Tunisie, Monia Mazigh a appris le français à l’âge de quatre ans. C’est une langue avec laquelle l’autrice a grandi. «La langue de mes chansons préférées, la langue de mes histoires préférées, mais aussi une langue […] qui me rappelle constamment mon altérité.»
Pour chaque lettre de l’alphabet, l’autrice choisit un mot et le présente d’abord tel qu’il figure dans une citation littéraire. Dans M pour mort, elle cite Les cartes du temps, de José Cabanis. «Pourquoi dire que la mort viendra comme un voleur? Tout nous y prépare.»
Doux en dedans…
Il arrive parfois que la lettre renvoie à deux mots: E pour éternel ou éphémère; T pour tête ou tombeau. Les textes sont très courts, entre deux et cinq pages. Chaque lettre de l’alphabet génère une histoire où «l’autre» n’est autre que nous-mêmes.
Dans C pour cercle, on voit Mazigh traverser l’Atlantique par les cieux (autre C). Vue du ciel, sa nouvelle ville paraît bien ordonnée. «Des blocs d’immeubles quadrillés à l’horizontale et à la verticale par des rues et des boulevards. Rien à voir avec les cercles concentriques et les labyrinthes de ma ville natale.»