Le cinéma direct a encore ses adeptes. Même s’il montre aux spectateurs un Québec en noir et blanc des années 1950 ou 1960. Michel Brault, le fameux réalisateur québécois, auteur des Raquetteurs, de La Lutte ou encore de Pour la suite du monde, était à l’Office national du film (l’ONF) vendredi dernier pour présenter à un public conquis d’avance quelques secrets de fabrication de ses œuvres.
D’anecdote en anecdote, Michel Brault a plongé son auditoire dans l’atmosphère des années 1950, qui n’étaient pas encore très tendres pour un cinéaste désireux de coller, dans ses films, au plus près de la réalité.
«À l’époque, explique Michel Brault, il manquait un élément très important: le son. Bien sûr, on pouvait utiliser un équipement extrêmement lourd, installé dans un camion, mais ce n’était pas efficace. Claude Jutra, Claude Fournier et moi-même voulions donner la parole aux gens mais nous n’avions pas l’équipement technique.»
Ce qui ne l’empêchera pas, pour son premier film Les Raquetteurs, de tourner une scène avec son. Mais cela reste un tour de force.
Car à l’époque, et c’est ce que le réalisateur fait dans toutes les autres scènes de ce film, les sons sont ajoutés: la musique couvre le silence, des voix enregistrées en studio essaient de coller aux lèvres des personnages et divers trucages sonores contribuent à créer une atmosphère plus vivante.