Le meilleur du cinéma canadien

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Publié 23/01/2007 par l-express.ca

Comme le veut la tradition, la Cinémathèque Ontario a annoncé fin décembre le Canada’s Top Ten, une liste regroupant les dix meilleurs films canadiens de l’année sélectionnés par un panel composé de réalisateurs, de journalistes et de professionnels de l’industrie cinématographique. Ces dix films seront présentés en rafale, du 26 janvier au 4 février, au Jackman Hall de l’AGO.

Le cinéma québécois fait encore bonne figure avec trois films sélectionnés: Congorama de Philippe Falardeau, Un Dimanche à Kigali de Robert Favreau et Sur la trace d’Igor Rizzi de Noël Mitrani. À noter que Bon Cop, Bad Cop n’a pas trouvé sa place sur cette liste, le succès au box-office ne semblant pas nécessairement rimer avec qualité pour les membres du panel. Parmi les films anglophones sélectionnés, mentionnons notamment Manufactured Landscapes, Away From Her et Trailer Park Boys, The Movie.

En plus de la présentation des dix films, trois tables rondes seront organisées autour des thèmes «Manufactured Realities», «New Quebec Cinema» et «Monkey Warfare: A Case Study». Pour obtenir tous les détails sur la programmation du Canada’s Top Ten, vous pouvez appeler au 416-968-FILM ou aller au topten.ca.

L’Express vous propose cette semaine de brèves critiques des trois films québécois sélectionnés.

Congorama, de Philippe Falardeau. Avec Olivier Gourmet et Paul Ahmarani. Québec, 2006. 105 minutes.

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Michel (Olivier Gourmet) est un ingénieur belge de 41 ans. Sa vie bascule soudainement lorsqu’il apprend qu’il a été adopté et qu’il serait venu au monde sur une ferme au fin fond du Québec, à Sainte-Cécile. Il part alors sur les traces de ses parents naturels. À Sainte-Cécile, il fait la rencontre de Louis (Paul Ahmarani), un jeune trentenaire mystérieux dont le père, inventeur de la voiture électrique, a disparu depuis deux ans.

Alors que les deux hommes se retrouvent dans la même voiture, Louis découvre les plans de son père – jamais révélés au public – dissimulés sous la banquette de la voiture. Un accident de la route propulse Louis dans un coma profond. Déclaré mort par les médecins, Michel récupère les plans et s’approprie l’invention. Jusqu’au jour où Louis débarque en Belgique, six mois plus tard…

Le scénario, sur fond de recherche d’identité, est indéniablement original. Mais l’intérêt du film réside dans le double point de vue, puisque le film retrace l’histoire à travers les regards successifs de Michel et de Louis. Le puzzle se complète donc au fur et à mesure des scènes pour le plus grand plaisir des spectateurs.

Néanmoins, le rythme du film, parfois ralenti par l’amas de détails, nuit au très bon jeu des acteurs. L’humour parvient pourtant à rafraîchir certaines scènes un peu longues. Dommage que le dénouement nous laisse sur notre faim!– Aurélie Lebelle

Présenté le jeudi, 1er février à 20h45. Le réalisateur Philippe Falardeau sera présent à la projection.

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Un Dimanche à Kigali, de Robert Favreau. Avec Luc Picard et Fatou N’Diaye. Québec, 2006. 118 minutes.

Au printemps 1994, Bernard Valcourt (Luc Picard), journaliste québécois, se rend à Kigali au Rwanda pour réaliser un reportage sur le sida. Mais quelques mois après son arrivée, ce n’est plus tant les ravages du sida que Bernard filme. Caméra à la main, il témoigne jour après jour de la montée de la haine entre Hutus et Tutsis.

Dans ce pays au bord du précipice, Bernard fait la connaissance de Gentille (Fatou N’Diaye), une Rwandaise menacée par les exactions sommaires. Malgré leurs différences et les dangers qui planent sur les jeunes tourtereaux, une émouvante histoire d’amour se tissent entre eux.

Un Dimanche à Kigali fait inévitablement penser à Hôtel Rwanda, film américain réalisé en 2004 qui se penchait également sur le génocide rwandais. Un point de départ commun, mais également plusieurs scènes similaires se retrouvent dans les deux films. Mais là où Hôtel Rwanda nous faisait découvrir l’héroïsme d’un gérant de l’hôtel, Un Dimanche à Kigali nous emmène au coeur du drame humain, nous enveloppant dans une histoire d’amour contrastant on ne peut plus abruptement avec les horreurs du génocide.

Le produit final est un long-métrage troublant, un rappel nécessaire des horreurs commises aux vues et au su de toute la communauté internationale. L’histoire d’amour à l’eau de rose nous amène inévitablement sur une pente glissante, mais on se fait tout même prendre au jeu. – Magdaline Boutros

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Présenté le samedi 3 février à 20h30. Le réalisateur Robert Favreau sera présent à la projection.

Sur la trace d’Igor Rizzi, de Noël Mitrani. Avec Laurent Lucas, Pierre-Luc Brillant et Emmanuel Bilodeau. Canada, 2006. 91 minutes.

Jean-Marc Thomas est un ancien footballeur français, complètement ruiné, qui s’installe à Montréal. Il vient de perdre son amoureuse québécoise, Mélanie, décédée abruptement.

Depuis, les regrets lui rongent les sangs. «Je croyais que je savais contrôler mes émotions, en m’empêchant de lui faire des compliments», se rappelle-t-il. Pourquoi n’a-t-il jamais pu lui avouer à quel point il l’aimait? À la recherche de sa présence, il traverse l’Atlantique pour refaire sa vie là où elle a grandi, au Québec. Perdu, déprimé et fauché, il sombre rapidement dans la petite criminalité. Jusqu’au jour où on lui propose un gros contrat: abattre Igor Rizzi.

Comme tant d’autres films, Sur la trace d’Igor Rizzi raconte l’histoire d’un éclopé de la vie, personnage solitaire et difficile à cerner, que l’on voit sombrer jour après jour dans une vie de débauche… jusqu’à ce qu’il trouve soudainement son salut. Ce n’est donc pas tant par cette histoire de rédemption que le film séduit, mais plutôt par ses larges plans, ses longs silences, son éclairage et ses vues panoramiques d’un Montréal vu par l’oeil d’un étranger. Un film poétique donc, tout simplement inspiré par la neige.

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Il est intéressant de noter que Sur la trace d’Igor Rizzi est le premier long-métrage de Noël Mitrani, un Franco-Torontois d’origine, et qu’il a été produit sans aucune subvention par la maison de production indépendante Atopia. – Magdaline Boutros

Présenté le mercredi, 31 janvier à 20h45. Le réalisateur Noël Mitrani sera présent à la projection.

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