Consacrer un livre de 270 pages à quelques centimètres carrés de tissu peut sembler futile. Mais ce maillot de bain qui cache le minimum et dévoile le maximum mérite bien sa place au rang des objets académiques.
Voilà ce qu’affirme Audrey Millet dès la première page de son essai intitulé Les dessous du maillot de bain, une autre histoire du corps.
Le corps féminin apprécié et déprécié
Je m’attendais à un survol de l’évolution du maillot de bain, avec photos à l’appui. Or, l’ouvrage ressemble à une thèse de doctorat sur la manière dont la peau a été rendu publique et sur comment le corps féminin est apprécié et déprécié au fil des siècles. Rien au sujet du corps et du maillot masculins.
L’histoire du maillot de bain féminin est celle «de la façon dont la chair et le tissu se sont unis pour servir le sport, le sexe et la culture».
Comme les interdits touchant le corps féminin sont décidés par les hommes, il s’agit aussi donc, en partie, de l’histoire du patriarcat.