L’Université Laurentienne dissout sa Fédération

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Ironie du sort, l’Université Laurentienne est justement née en 1960 de l’association entre l’Université de Sudbury, l’Université Thornloe et l’Université Huntington. Photo: Page Facebook de l'Université Laurentienne
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Publié 07/04/2021 par Bruno Cournoyer Paquin

L’Université Laurentienne mettra fin à sa fédération avec les universités de Sudbury, Thornloe et Huntington le 30 avril.

Cette annonce, la semaine dernière, survient alors que l’Université Laurentienne s’est mise à l’abri de ses créanciers et que l’Université de Sudbury a annoncé son intention de devenir un établissement francophone.

L’Université Laurentienne née d’une association

Ironie du sort, l’Université Laurentienne est justement née en 1960 de l’association entre l’Université de Sudbury, l’Université Thornloe et l’Université Huntington.

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L’Université Laurentienne. Photo: archives Le Voyageur

La décision de dissoudre la Fédération Laurentienne, approuvée par le contrôleur désigné par le tribunal dans le cadre des procédures d’insolvabilité de l’institution, entrera en vigueur le 1er mai, a affirmé le bureau du recteur dans une lettre envoyée aux membres du personnel le 1er avril.

L’université y affirme que la dissolution de la Fédération lui permettra d’épargner plusieurs millions de dollars par année, versés aux universités fédérées pour leur permettre d’offrir des cours et des programmes.

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La mesure s’avèrerait donc nécessaire pour assurer la viabilité financière de la Laurentienne.

Le journal Le Voyageur a rapporté qu’en conséquence, les cours offerts par les universités fédérées ne seront plus reconnus par la Laurentienne dans l’obtention d’un diplôme. Les universités fédérées elles-mêmes n’auraient présentement pas de processus en place pour décerner des diplômes.

Thornloe contestera devant les tribunaux

Dans la lettre envoyée à son personnel, le bureau du recteur de la Laurentienne soutient que les étudiants des universités fédérées pourraient poursuivre leurs études dans des programmes équivalents à l’Université Laurentienne.

L’Université Thornloe contestera la décision en cour et soutient que la dissolution de la Fédération ne fera rien pour améliorer la situation financière de la Laurentienne.

Le président de l’Université Thornloe, John Gibaut, a souligné par voie de communiqué que «Thornloe n’est pas la cause des problèmes financiers de l’Université Laurentienne […] Nous nous opposerons à cette tentative de la Laurentienne de fermer les portes de Thornloe, qui ne sera pas le bouc émissaire des problèmes financiers auto-infligés de la Laurentienne.»

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L’Université Laurentienne. Photo: Vanderbilt8, Wikimedia Commons

L’Université Laurentienne s’est placée sous la protection de la Loi sur les arrangements avec les créanciers le 1er février dernier, et annonçait en début mars qu’elle présenterait son plan de restructuration devant la Cour supérieure de l’Ontario le 15 avril prochain.

Restructuration «extrêmement importante»

Le Sénat de l’institution se réunissait le 6 avril pour se pencher sur les recommandations d’un sous-comité sur les programmes à éliminer dans le cadre du processus de restructuration.

Plusieurs membres francophones du corps professoral de la Laurentienne craignent que le processus de restructuration ne soit employé par l’Université pour effectuer des coupes dans l’offre de programmes francophones.

Entretemps, l’Université de Sudbury a annoncé le 12 mars dernier son intention d’abandonner son statut bilingue pour devenir une institution francophone et non confessionnelle.

Le président de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO), Carol Jolin, participait à cette annonce et a affirmé à Francopresse qu’il pense que le Conseil des régents de l’Université de Sudbury «[a] vu très rapidement que l’Université Laurentienne allait passer à travers une restructuration extrêmement importante et que les cours en français risquaient ou risquent d’être coupés de façon drastique».

Auteur

  • Bruno Cournoyer Paquin

    Journaliste à Francopresse, le média d’information numérique au service des identités multiples de la francophonie canadienne, qui gère son propre réseau de journalistes et travaille de concert avec le réseau de l'Association de la presse francophone.

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