L’isthme de Chignectou a servi et sert encore de frontière entre le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse. Théâtre de conflits militaires et du début de la Déportation des Acadiens, l’isthme a longtemps fait l’objet d’un projet de canal et serait aujourd’hui menacé par les changements climatiques.
Avant l’arrivée des Européens dans ce qui est maintenant l’Est du Canada, Chignectou était un lieu de passage pour les Mi’kmaq. L’isthme se trouvait en fait dans le Siknikt (ou Sikniktewaq), l’un des sept districts qui constituaient le Mi’kma’ki, nom du territoire ancestral des Mi’kmaq.
Une cinquantaine d’années après l’arrivée des premières familles françaises fondatrices de la colonie de l’Acadie, des habitants du chef-lieu de Port-Royal partent vers Chignectou, à l’extrémité de la baie Française (baie de Fundy) pour fonder de nouveaux établissements.
Ils sont attirés par les vastes marais salants qu’ils cultiveront en les asséchant au moyen de digues et d’aboiteaux. Le plus important village portera le nom de Beaubassin, mais il y en aura plusieurs autres, dont Jolicoeur, Beauséjour, Pont-à-Buot et Aulac.

Frontières de l’Acadie
Lorsque la France cède l’Acadie à la Grande-Bretagne, en 1713, les frontières demeurent floues et les deux pays revendiquent plusieurs mêmes territoires, dont l’isthme de Chignectou.