Lire avec fiston est un projet qui vise à donner le gout de la lecture aux garçons de 3e et 4e années en prêchant par l’exemple. On assemble un trio enfant/parent/futur enseignant — ce que l’instigatrice, la professeure associée de l’Université Laurentienne Isabelle Carignan appelle «trio testostérone». Les deux adultes deviennent deux modèles de lecteurs masculins pour un jeune.
Avec l’aide d’une professeure spécialisée en relation famille-école-communauté de l’Université de Sherbrooke, France Beauregard, Mme Carignan, spécialiste en didactique de la lecture, a créé ce projet pilote en 2008 en Estrie afin de s’attaquer aux idées préconçues de la lecture. Les élèves qui ont le plus de difficultés sont plus spécifiquement visés.
L’âge où ça passe ou ça casse
Elle vise les garçons des 3e et 4e années, parce que «c’est vers cet âge-là que ça passe ou ça casse. C’est à cet âge-là que la fluidité de la lecture s’acquiert de plus en plus», note Mme Carignan, également professeure agrégée à l’Université TÉLUQ.
En se basant sur les dix «droits du lecteur» de Daniel Pennac, elle veut que les jeunes garçons réalisent que ce n’est pas vrai que seuls les livres sans images constituent une lecture sérieuse, que la lecture doit se faire dans la tête, qu’elle doit se faire seule ou qu’il faut lire un livre en entier, etc.
L’inclusion du futur enseignant a un double objectif. En plus de donner un autre modèle de lecteur masculin à l’enfant, l’expérience outille ces futurs enseignants. «On a beaucoup de mal à retenir les enseignants masculins dans la profession, surtout au primaire», note Mme Carignan.