La contribution de la professeure Valérie Lapointe-Gagnon (Faculté Saint-Jean, Université de l’Alberta) au dossier sur le projet de bilinguisme, publié dans le numéro 2 du volume 26 du Bulletin d’histoire politique, est présentée sous le titre De l’atteinte de l’égalité entre les «deux peuples fondateurs»: débats sur le bilinguisme à la Commission Laurendeau-Dunton, 1963-1971.
Grâce à une étude minutieuse et approfondie dans les archives, la professeure nous offre un regard de l’intérieur de la Commission, dont le mandat était de faire enquête sur l’état du bilinguisme et du biculturalisme et de recommander les mesures à prendre pour que la fédération canadienne se développe d’après l’esprit des deux peuples fondateurs, tout en tenant compte de l’apport des groupes ethniques.
La professeure vise à retracer les principaux éléments de friction présents dans ces discussions menées sur la nature d’un pays bilingue, «éléments qui permettent de saisir en quoi le bilinguisme peut encore aujourd’hui effrayer et susciter certains préjugés».
Obstacles systémiques
Personne ne peut contester cette affirmation. Et, au-delà des craintes et préjugés, il existe aujourd’hui, dans la province même où vit la professeure, des obstacles systémiques à l’utilisation de la langue française.
Par exemple, si des justiciables albertains désirent déposer des déclarations assermentées qui ont été rédigées en français, ils se font dire, même dans une contestation constitutionnelle, que cela n’est pas acceptable, à moins d’être autorisé par un juge.