«Je conclus donc que… Air Canada (et Jazz) n’a pas complètement développé le réflexe de mettre en œuvre, de façon proactive, tous les outils et les processus requis pour respecter ses obligations, pour mesurer sa performance réelle en matière de services en français et pour se fixer des objectifs d’amélioration.»
«Ce constat … m’amène à conclure qu’il existe un problème de nature systémique au sein d’Air Canada … il est concevable et juste d’imposer à Air Canada de faire tous les efforts nécessaires pour respecter l’ensemble des obligations qui lui incombent en vertu de la partie IV de la Loi sur les langues officielles et de veiller à mettre en place un processus de suivi qui lui permettra d’identifier et de documenter les occasions où Jazz n’affecte pas le personnel bilingue requis à bord des vols à demande importante de services en français.»
C’est en ces termes que la juge Marie-Josée Bédard, de la Cour fédérale du Canada, s’est prononcée le 13 juillet 2011 dans le dossier du couple Lynda et Michel Thibodeau c. Air Canada.
En plus d’émettre une ordonnance institutionnelle contre Air Canada, la juge a ordonné à la société de verser aux deux résidents d’Ottawa une somme de 6982,19 $ à titre de dépens, plus 1500 $ pour chacun des quatre manquements à se conformer aux obligations linguistiques, donc un total de 12 000 $ à titre de dommages-intérêts.
Le jugement met en évidence l’utilité pour les citoyens qui sont privés de leurs droits linguistiques de porter plainte au Commissariat aux langues officielles.