Il vous est probablement déjà arrivé de perdre vos moyens à cause d’un fol amour, d’un désir incontrôlable, de la consommation d’alcool ou de drogues, voire à cause de l’emprise des nouvelles technologies. Dans Facultés affaiblies, Michel Lozeau propose quinze nouvelles inspirées de ce genre d’écarts inattendus. L’action se déroule tour à tour à Sherbrooke, Montréal, Paris, voire au Mali et aux États-Unis.
J’aime ordinairement lire de courtes nouvelles, mais ici on a souvent droit à des textes de 10, 15 ou 20 pages. Ils sont tous tellement originaux qu’on les lit d’une traite.
Une nouvelle est le journal d’un autocollant, d’un Post-it, et une autre est un dialogue entre Facebook, LinkedIn, Bluetooth, iCloud et bien d’autres plateformes que j’ignore puisque je ne vis pas vraiment dans le xxie siècle (je n’ai même pas un téléphone cellulaire).
Dans la nouvelle intitulée Jeune femme russe, trente-six ans, cherche…, un sexagénaire imagine tour à tour une Lyudmila blonde aux yeux bleus et aux dessous affriolants, puis une Olga massive aux mains rugueuses plongées dans le savon à lessive. À la fin de cette histoire un peu corsée, l’auteur ajoute, ce qui est rare, une note précisant que tout est fictif. On ne saura jamais «si son fantasme a un rapport avec la réalité».
Dans un autre nouvelle, j’ai découvert ce qu’est le catfishing, soit le fait de se donner une fausse identité sur les réseaux sociaux afin de créer des déceptions romantiques.