Les symboles d’humains, d’animaux ou de plantes retrouvés à Rapa Nui, aussi connue sous le nom d’Île de Pâques, seraient-ils la preuve d’une invention indépendante de l’écriture? La chercheuse italienne Silvia Ferrara tente d’élucider le mystère en datant les tablettes de bois recouvertes de ces glyphes.
Dans un article publié dans la revue Scientific Reports le 2 février dernier, elle se penche, avec ses collègues, sur le système d’écriture identifié à Rapa Nui. Il s’appelle le rongorongo, et il est gravé sur des objets en bois, comme des planches, un bâton et une statuette, ainsi que sur des rochers.
Lire à l’endroit puis à l’envers
Son format est inhabituel: la première ligne se lit de gauche à droite, mais la suivante de droite à gauche, et elle est à l’envers. Le lecteur doit donc constamment tourner la tablette.
«Il s’agit d’une caractéristique unique au rongorongo, que l’on ne retrouve dans aucun autre système d’écriture connu», explique au New Scientist la philologue classique Silvia Ferrara.
«Il ne peut s’agir que du dialecte local rapanui», selon la professeure à l’Université de Bologne, bien que personne ne soit encore parvenu à faire correspondre le rongorongo à des sons parlés. Il pourrait en fait s’agir d’une «protoécriture» qui encode seulement certains aspects de la langue.