La croyance populaire à l’égard de l’Île de Pâques est mise à mal: aucune preuve archéologique ne soutient la théorie d’un déclin catastrophique de la population, encore moins d’une guerre sanglante.
Selon cette théorie, la société qui a construit les quelque 800 statues de pierre, ou moaï, il y a un millier d’années, se serait ensuite retournée contre elle-même parce qu’elle aurait surutilisé les ressources de l’île, appelée Rapa Nui.
Révolte
Des clans se seraient révoltés, la famine, la guerre et le cannibalisme auraient frappé et la société aurait sombré dans le chaos. De 30 000 qu’ils auraient été au moment de la construction des statues, les habitants n’étaient plus que 3000 au moment de l’arrivée des Européens, dans les années 1700.
Popularisé par l’auteur Jared Diamond dans son bestseller Collapse en 2005, ce récit est devenu une métaphore de notre propre défi écologique.
Pas de trace de guerre sur l’Île de Pâques
Sauf que les recherches archéologiques des dernières décennies n’ont trouvé ni trace de guerre sanglante, ni preuve d’une population qui aurait pu atteindre les 30 000 habitants. C’est ce que résume l’équipe de l’archéologue américain Carl Lipo dans l’édition de février de la revue Antiquity.