Si la fête du Travail est maintenant surtout synonyme d’une longue fin de semaine qui marque la fin des vacances, elle se voulait d’abord une journée de revendications avant de devenir une journée de célébrations des gains réalisés après plusieurs années de conflits ouvriers musclés.
«Travailler c’est trop dur, et voler c’est pas beau», chantait Zachary Richard. Au XIXe siècle, alors que l’industrialisation entrait à pleines portes dans les sociétés occidentales, les travailleurs étaient du même avis que le chanteur cadien.
À l’époque, on se battait, non pas pour la semaine de quatre jours, pour le travail à distance ou pour la conciliation travail-vie personnelle. On revendiquait plutôt la journée de travail de moins de 10 heures. Travailler 10 heures par jour était la norme. Pour certains, c’était même 12 heures. Six jours par semaine.
Grève des typographes
En 1872, le syndicat des typographes de Toronto (Toronto Typographical Union) revendique la journée de neuf heures auprès des éditeurs des grands journaux de la ville. Ces derniers, en particulier George Brown, propriétaire du journal le Globe, s’opposent à la demande qualifiée de «sotte», «absurde» et «abusive».
En riposte, le syndicat déclenche la grève le 25 mars. Les éditeurs engagent du personnel de remplacement afin de continuer à imprimer leurs journaux. Les typographes gagnent cependant l’appui de la population.