Les images scientifiques de 2023

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Le Nuage de Rho Ophiuchi. Photo: NASA, ESA, CSA, STScI, Klaus Pontoppidan (STScI)
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Publié 28/12/2023 par Agence Science-Presse

Des étoiles en train de naître sous la lentille du nouveau télescope spatial, un sirop microscopique, une calotte glaciaire qui fuit: ce sont quelques-unes des images de l’année choisies par les revues de science et les concours internationaux.

Pour la revue britannique Nature, l’une des images de l’année est celle d’un ciel orangé à New York en raison des feux de forêt en cours au Canada. Mais dans une perspective moins dramatique, un mollusque du Pacifique, appelé argonaute, a également retenu son attention.

La bestiole a décidé d’utiliser une branche pour se laisser transporter au gré d’un courant, près des Philippines. La photo, par Jialing Cai, a remporté le prix de la photo océanique de l’année du Oceanographic Magazine.

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Un mollusque sur une branche.

Beaucoup plus petit, ce sirop de sucre, vu à travers un microscope et grossi 25 fois.

La photo, par le Dr Diego Garcia, fait partie des lauréats du prix Nikon Small World de photomicrographie (ou photo à partir d’un microscope).

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Du sirop de sucre grossi 25 fois.

Et à l’autre extrémité du spectre, le télescope James-Webb a renvoyé cette photo du nuage de Rho Ophiuchi qui, parmi ces endroits dans notre galaxie où des étoiles sont en train de naître, est le plus rapproché de la Terre.

À 420 années-lumière de la Terre, ce nuage contient des jets d’hydrogène (en rouge) émanant des jeunes étoiles et qui illuminent les autres gaz.

Nuage de Rho Ophiuchi
Le Nuage de Rho Ophiuchi.

De retour sur le plancher des vaches, le magazine New Scientist a été fasciné par cette image d’une fleur emprisonnée depuis 34 millions d’années dans de l’ambre (une résine sécrétée à l’époque par un arbre).

Avec ses 28 millimètres de diamètre, cette fleur à 5 pétales, appelée Symplocos kowalewskii, est le plus gros spécimen de fleur jamais retrouvé dans de l’ambre.

Fleur de 33 millions d'années dans de l'ambre
Une fleur de 33 millions d’années dans de l’ambre. Source: Museum für Naturkunde, Berlin

L’autre phénomène naturel bien terrestre qui retient l’attention est ce nuage lenticulaire, un type d’altocumulus que l’on retrouve souvent au sommet des montagnes sous le vent. Mais dans ce cas-ci, pas n’importe quelle montagne: le volcan Villarrica au Chili. La lave dans le cratère est ce qui donne au nuage sa teinte orangée.

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La photo, qui a nécessité un temps d’exposition de 4 minutes, a valu à Francisco Negroni le premier prix du concours de photo météo Standard Chartered.

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Un nuage lenticulaire au-dessus d’un volcan.

Enfin, même le réchauffement climatique peut créer de la beauté.

Cette calotte glaciaire en train de fondre a beau, selon certains, être annonciatrice de tragédies à venir, elle a valu à Thomas Vijayan le premier prix, dans la catégorie photo prise par un drone, de la revue Nature.

Cette partie de la calotte glaciaire est située sur l’île de Nordaustlandet, en Norvège.

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La calotte glaciaire en Norvège en train de fondre.

Et des personnes qui ont façonné la science en 2023

Une ingénieure indienne qui a permis à son pays d’atteindre la Lune, une protectrice de l’Amazonie et un pionnier de l’intelligence artificielle: ce sont 3 des 10 personnes choisies par la revue Nature comme ayant façonné ce qu’auront été les enjeux scientifiques en 2023.

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Le 23 août, la sonde Chandrayaan-3 ajoutait l’Inde à un tout petit groupe de pays — l’Union soviétique de jadis, les États-Unis et la Chine — qui ont déposé un engin sur la Lune.

Et pour l’ingénieure Kalpana Kalahasti, c’était l’aboutissement d’années de travail. Elle était à la tête de l’équipe qui, en 2019, avait vu la mission précédente s’écraser sur notre satellite. Il a fallu concevoir un engin qui, tout en gardant les mêmes caractéristiques, profiterait des erreurs de son prédécesseur.

Le succès de la mission n’a pas seulement été une source d’inspiration pour l’écosystème de l’aérospatial indien, mais pour celui de nombreux autres pays — et même de compagnies — qui espèrent à présent se rendre aussi là-haut.

Quant à Kalpana Kalahasti, qui était entrée à l’Agence spatiale indienne en 2000, elle parle au futur: l’agence veut envoyer une mission de récupération de roches lunaires.

La liste des 10 personnes-clefs de la revue Nature ne comporte pas que des scientifiques:

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On y trouve entre autres Marina Silva qui, à titre de nouvelle ministre de l’Environnement du Brésil, est devenue de facto la « protectrice de l’Amazonie ».

Ou Eleni Myrivili qui, à titre de nouvelle responsable mondiale de la lutte contre la chaleur à l’Organisation des Nations unies, a pour mission de soutenir des projets de mesures d’adaptation ou d’atténuation qui réduiront les décès et les impacts des canicules, en particulier dans les villes.

Mais il était aussi inévitable qu’un expert en intelligence artificielle se glisse dans la liste, particulièrement un de ceux qui s’inquiètent des risques. Le choix s’est porté sur l’informaticien Ilya Sutskever, un pionnier de l’apprentissage automatique, qui est devenu le scientifique en chef d’OpenAi, où il a contribué à la sortie avec fracas de ChatGPT, il y a tout juste un an.

La tension entre les inquiétudes face à ces avancées extrêmement rapides, et les promesses de leurs promoteurs, est manifestement ce qui a conduit, pendant quelques jours de novembre, à la mise à pied puis au retour du fondateur d’OpenAI, Sam Altman, une saga dans laquelle Sutskever semble avoir joué un rôle-clef.

Mais la tension n’est pas qu’au sein d’OpenAI, et elle va continuer d’être à l’ordre du jour en 2024.

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