Ce qui frappe dans les documentaires de Serge Giguère, c’est l’impression de vérité qui s’en dégage. Des gens simples, inconnus du grand public et profondément ancrés dans la culture populaire se dévoilent à l’écran à travers l’oeil du cinéaste. Exit les «têtes parlantes», les grandes recherches historiques et les scénarios. Le cinéma de Giguère est épuré dans le propos et travaillé dans la forme. Le cinéaste se met à l’écoute de ses personnages et leur donne toute la latitude nécessaire pour qu’ils se dévoilent tranquillement à l’écran. Le temps est son principal allié.
Pour la 5e édition de son volet «Focus On… retrospective programme», le festival documentaire Hot Docs a voulu lui rendre hommage. Six des films du documentariste québécois ont été présentés au public torontois la semaine dernière, parmi lesquels Oscar Thiffault, Le reel du mégaphone, Le roi du drum et Suzor-Côté. Le Bureau du Québec à Toronto en collaboration avec la Société de développement des entreprises culturelles (SODEC) lui ont rendu hommage lors d’une réception tenue la semaine dernière. L’Express est allé à sa rencontre.
L’Express: Vous consacrez vos films à des personnes, à des gens qui sont ancrés dans la culture populaire. Est-ce que vous vous considérez comme un portraitiste?
S.G.: Oui, tout à fait. La majorité de mes films sont des portraits. C’est mon premier but de dévoiler des personnages qui ont du caractère, qui ont de la force. Je ne suis pas très fort sur les dossiers ou l’information factuelle. J’aime plutôt orienter mes films vers les émotions que les gens peuvent passer aux travers de leurs passions. Ce ne sont pas des films politiques au premier niveau que je fais, ce sont des films d’hommage.
L’Express: Vous laissez beaucoup de latitude à vos personnages dans vos films. Votre cinéma se rapproche énormément du cinéma-vérité?