Les dessinateurs québécois s’illustrent à Toronto

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Publié 19/03/2008 par Aline Noguès

«Les illustrateurs? Nous sommes des artistes, mais avec une approche marketing!» s’exclame Sophie Casson, porte-parole de l’association des illustrateurs et illustratrices du Québec (AIIQ). L’association organisait jeudi dernier sa première soirée portfolio à Toronto, le Ooh là là Illustration Show. Cinquante illustrateurs québécois, émergents et reconnus, sélectionnés par un jury professionnel de la métropole ontarienne, ont profité de cette soirée pour présenter leur portfolio à d’éventuels clients. Car le monde de l’illustration est certes un monde de poésie…mais pour vivre de cet art, il faut savoir se vendre!

Même si plusieurs illustrateurs québécois travaillent à l’occasion pour des clients extérieurs à la province, la majorité d’entre eux restent confinés au Québec. Le Ooh là là Show devrait donc permettre à des illustrateurs d’étendre leur marché à la métropole ontarienne.

«Il est facile de contacter d’éventuels clients par Internet mais il est certainement plus efficace d’établir un contact humain direct qui permet de se distinguer individuellement, explique Sophie Casson. Se déplacer à 50 est d’autant plus efficace que cela permet de rencontrer plus de monde. Le rapport entre l’investissement et les retombées devrait être intéressant.»

La porte-parole de l’événement ajoute que cette rencontre devrait permette aux illustrateurs et aux clients de casser la gêne qui peut exister entre deux mondes francophone et anglophone qui souvent se méconnaissent.

Et pour les illustrateurs, travailler pour des clients torontois peut s’avérer bien plus payant, comme l’explique l’illustratice Mylène Henry: «Au Québec, il est difficile de rendre son travail rentable, surtout dans l’illustration de livres pour enfants. Les anglophones paient le double, car ils ont un vaste marché pour vendre leurs livres. Un livre pour enfants peut me rapporter 2 000 $ au Québec et 4 000 $ en Ontario, voire davantage…»

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Dur dur de vivre de son art d’illustrateur au Québec! Certains y arrivent par exemple en travaillant pour le corporatif, l’éditorial, la publicité, des secteurs qui paient bien plus que le créneau classique des livres pour enfants.

«La situation est difficile aujourd’hui car la concurrence est forte, constate Sophie Casson. Avec Internet, nous sommes en concurrence avec des illustrateurs de partout, notamment des États-Unis. Il faut présenter son portfolio, se faire un site Internet, rencontrer des gens ou encore avoir un agent. Avoir du talent n’est pas suffisant!»

Pour les professionnels torontois qui se sont déplacés au Ohh là là Show, le talent des Québécois est tout de même fort apprécié! Michael Solomon est le directeur artistique de la maison d’édition pour enfants Groundwood Books. Il travaille déjà avec des illustrateurs québécois mais souhaitait en rencontrer de nouveaux à l’occasion de cette soirée: «Les illustrateurs québécois sont plus imaginatifs, plus aventureux qu’ici et utilisent des techniques très intéressantes. J’ai récolté plusieurs cartes de visite et cela pourrait aboutir à la signature de quelques contrats.»

Des contrats qui pourraient donner aux illustrateurs québécois l’envie de revenir en 2009…

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