«Les illustrateurs? Nous sommes des artistes, mais avec une approche marketing!» s’exclame Sophie Casson, porte-parole de l’association des illustrateurs et illustratrices du Québec (AIIQ). L’association organisait jeudi dernier sa première soirée portfolio à Toronto, le Ooh là là Illustration Show. Cinquante illustrateurs québécois, émergents et reconnus, sélectionnés par un jury professionnel de la métropole ontarienne, ont profité de cette soirée pour présenter leur portfolio à d’éventuels clients. Car le monde de l’illustration est certes un monde de poésie…mais pour vivre de cet art, il faut savoir se vendre!
Même si plusieurs illustrateurs québécois travaillent à l’occasion pour des clients extérieurs à la province, la majorité d’entre eux restent confinés au Québec. Le Ooh là là Show devrait donc permettre à des illustrateurs d’étendre leur marché à la métropole ontarienne.
«Il est facile de contacter d’éventuels clients par Internet mais il est certainement plus efficace d’établir un contact humain direct qui permet de se distinguer individuellement, explique Sophie Casson. Se déplacer à 50 est d’autant plus efficace que cela permet de rencontrer plus de monde. Le rapport entre l’investissement et les retombées devrait être intéressant.»
La porte-parole de l’événement ajoute que cette rencontre devrait permette aux illustrateurs et aux clients de casser la gêne qui peut exister entre deux mondes francophone et anglophone qui souvent se méconnaissent.
Et pour les illustrateurs, travailler pour des clients torontois peut s’avérer bien plus payant, comme l’explique l’illustratice Mylène Henry: «Au Québec, il est difficile de rendre son travail rentable, surtout dans l’illustration de livres pour enfants. Les anglophones paient le double, car ils ont un vaste marché pour vendre leurs livres. Un livre pour enfants peut me rapporter 2 000 $ au Québec et 4 000 $ en Ontario, voire davantage…»