En 1608, Étienne Brûlé, âgé d’à peine 15 ans, quitte Honfleur (France) pour le Nouveau Monde, en compagnie de nul autre que Samuel de Champlain. Ce dernier croit avoir posé un bon geste en prenant Brûlé à bord du Don de Dieu. «Je maîtriserai bien sa fougue de jeune homme en temps voulu.» Voilà ce que nous apprennent les premières pages d’Étienne Brûlé: le fils de Champlain, tome 1 d’une trilogie que signent Jean-Claude Larocque et Denis Sauvé.
Il s’agit d’un roman et la fiction y occupe une place certaine. Il pourrait difficilement en être autrement, car Étienne Brûlé n’a pas laissé la moindre trace de son existence, de sa vie chez les Indiens ou de ses découvertes.
L’année de son arrivée au Canada fut longtemps l’objet de diverses conjectures, du fait que Champlain n’identifie clairement Étienne Brûlé qu’en 1618.
Selon le Dictionnaire biographique du Canada, lorsque Champlain nomme Brûlé par son nom, il précise que son «truchement » (interprète) vit depuis huit ans parmi les Indiens, donc depuis 1610.
Cette année-là, un «jeune garçon qui avoit desia yverné deux ans à Quebecq» demanda à Champlain la permission d’aller habiter avec les sauvages pour apprendre leur langue. Ce garçon demeure le premier Européen à tenter une telle aventure. C’est ce recoupement qui nous permet de croire que le jeune homme dont parle Champlain avant 1618 est bien Étienne Brûlé, et qu’il se trouvait à Québec depuis 1608 (année de fondation de cette ville).