L’empreinte canadienne des Beatles

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Publié 24/03/2015 par Paul-François Sylvestre

Pour des millions de baby-boomers, John Lennon, Paul McCartney, George Harrison et Ringo Starr (Richard Starkey de son vrai nom) sont des monuments qui demeurent à jamais gravés dans l’histoire de la musique, au même titre que Mozart ou Beethoven. Pour Gilles Valiquette, les Beatles sont ceux qui ont le plus influencé tout artiste québécois qui s’est taillé une place durant la Révolution tranquille.

C’est le constat qu’il fait dans C’est fou mais c’est tout, une brique de 700 pages sur le parcours discographique des Beatles au Canada. Cet ouvrage de référence couvre l’âge d’or des vinyles au Canada (1963-1987). Les collectionneurs seront heureux d’y trouver un répertoire complet des disques des Beatles commercialisés au Canada avant l’avènement du CD.

C’est fou mais c’est tout jette un éclairage québécois sur cette période marquante. Valiquette souligne que, «au cours des années 1960, aucun artiste étranger ne voit ses succès adaptés au Québec autant que les Beatles, et ce, au moment où progresse la Révolution tranquille». On sait que c’est la période pendant laquelle certains Québécois développèrent pourtant une allergie à tout ce qui pouvait avoir une «connotation anglaise».

La majorité des artistes québécois qui réussissent à se tailler une place dans les années 1960 et 1970 ont au moins une chanson adaptée des Beatles. À lui seul, le groupe Les Baronets compte neuf adaptations en 1964 seulement. Les Classels sont aussi du nombre, tout comme Les Hou-Lops.

Quant à Pierre Lalonde, il chante Je te croyais (Yesterday) et Renée Martel entonne Entre tes bras (Good Day Sunshine). Donald Lautrec y va avec Quelqu’un quelque part (Something) et Renée Claude n’est pas en reste avec Et je t’oublierai (If I feel).

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Le titre du livre de Gilles Valiquette – C’est fou mais c’est tout – est celui que Les Baronets ont donné à leur adaptation de la chanson Hold MeTight, en 1964. Le jeune René Angélil, futur mari de Céline Dion, chantait alors avec ce groupe.

Comme le savent les fans du Fab Four, leurs idoles sont à Montréal en septembre 1964 pour deux spectacles le même jour, dont un à guichet fermé au Forum (11 500 personnes). Après l’événement, 12 jeunes filles ont subi des traitements, notamment pour crise d’hystérie.

Selon Gilles Valiquette, tout au long de la Beatlemania, «les jeunes baby-boomers sont régulièrement sermonnés par leurs parents, leurs enseignants et par des religieux en position d’autorité, [… car] cet engouement généralisé pour les Beatles ne peut être que malsain.»

Sur le plan anecdotique, C’est fou mais c’est tout nous apprend que Gilles Valiquette avait 11 ans lorsqu’il a entendu les Beatles pour la première fois (à la télé) et 12 ans lorsqu’il a tenu son premier album des Fab Four. Sa collection de vinyles renferme des 45 tours ou des longs jeux d’une extrême rareté.

Recensions d’articles, reproductions des vinyles, caractéristiques particulières des enregistrements, codes alphanumériques d’identification, tout y est dans cet ouvrage qui s’adresse à la fois aux fans et aux spécialistes.

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Je suis ni l’un ni l’autre, mais je n’hésite pas à prédire que C’est fou mais c’est tout deviendra un ouvrage de collection. Juste glaner à travers les quelque 2 500 illustrations (le plus souvent en couleur) vaut le coût (80 $).

C’est fou mais c’est tout donnera envie aux admirateurs des Beatles de ressortir leurs vieux vinyles et d’écumer les ventes-débarras à la recherche de trésors!

Auteur

  • Paul-François Sylvestre

    Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.

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