Pour des millions de baby-boomers, John Lennon, Paul McCartney, George Harrison et Ringo Starr (Richard Starkey de son vrai nom) sont des monuments qui demeurent à jamais gravés dans l’histoire de la musique, au même titre que Mozart ou Beethoven. Pour Gilles Valiquette, les Beatles sont ceux qui ont le plus influencé tout artiste québécois qui s’est taillé une place durant la Révolution tranquille.
C’est le constat qu’il fait dans C’est fou mais c’est tout, une brique de 700 pages sur le parcours discographique des Beatles au Canada. Cet ouvrage de référence couvre l’âge d’or des vinyles au Canada (1963-1987). Les collectionneurs seront heureux d’y trouver un répertoire complet des disques des Beatles commercialisés au Canada avant l’avènement du CD.
C’est fou mais c’est tout jette un éclairage québécois sur cette période marquante. Valiquette souligne que, «au cours des années 1960, aucun artiste étranger ne voit ses succès adaptés au Québec autant que les Beatles, et ce, au moment où progresse la Révolution tranquille». On sait que c’est la période pendant laquelle certains Québécois développèrent pourtant une allergie à tout ce qui pouvait avoir une «connotation anglaise».
La majorité des artistes québécois qui réussissent à se tailler une place dans les années 1960 et 1970 ont au moins une chanson adaptée des Beatles. À lui seul, le groupe Les Baronets compte neuf adaptations en 1964 seulement. Les Classels sont aussi du nombre, tout comme Les Hou-Lops.
Quant à Pierre Lalonde, il chante Je te croyais (Yesterday) et Renée Martel entonne Entre tes bras (Good Day Sunshine). Donald Lautrec y va avec Quelqu’un quelque part (Something) et Renée Claude n’est pas en reste avec Et je t’oublierai (If I feel).