Aux Européens de s’adapter
«Dans les villages et campements indiens», écrit Havard, «c’était aux Européens de s’adapter aux usages de l’autre, et non l’inverse.»
Étienne Brûlé en est un bel exemple. À son sujet, l’auteur signale le roman de Jean-Claude Larocque et Denis Sauvé, Étienne Brûlé. Le fils de Champlain (David, 2010) et note que trois écoles, un parc et un belvédère portent le nom de Brûlé.
Les portraits assez détaillés de ces coureurs de bois éloignés des zones coloniales illustrent fort bien comment ils ont pu vivre une sorte de «seconde vie», portés par un sentiment de liberté. À travers «les rituels propres aux confraternités des pistes et des rivières, ils ont trouvé une manière alternative de vivre leur masculinité».
Confraternité masculine
Je me suis demandé si, souvent privés de présence féminine, cette confraternité et cette masculinité n’avait pas des tonalités homosexuelles… Pour reprendre l’expression de Gilles Havard, il y a une hiérarchie dans «les degrés de masculinité». La présence du Berdache (Amérindien bi-spirituel ou homosexuel) a certainement intéressé des hommes libres Blancs.
Avec cet ouvrage très fouillé, Gilles Havard s’est adonné à une «écriture contrariée de l’histoire de l’Amérique française». Sur la couverture de son ouvrage, on voit le fils de Pierre Beauchamp, qui se tient aux côtés du chef Son of the Star de la tribu des Arikaras.
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Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.