Quand je reçois un communiqué annonçant un nouveau roman de François Gravel, il y a neuf chances sur dix que je contacte le service de presse. Il est un des mes romanciers préférés. J’adore son style tour à tour punché, direct, subtil ou raffiné. François Gravel vient de publier Nowhere Man, la seconde enquête de Chloé Perreault, qui prend des allures de véritable chassé-croisé explorant la frontière ténue entre le bien et le mal.
Tout commence lorsqu’un organisateur politique est retrouvé mort dans une voiture, tout près du village gai de Montréal.
Des années plus tard, un cadavre non identifiable est découvert dans la petite localité de Milton, près d’un parc réputé pour ses rendez-vous clandestins. Est-ce un crime homophobe? Surtout, y a-t-il un rapport entre les deux morts? C’est ce que tenteront de découvrir Chloé Perreault et ses collègues.
Phrases assassines
Le roman est direct. C’est le milieu de la prostitution et l’auteur réussit à décrire une situation – somme toute assez courante – dans la réplique que donne un homme.
La voici: «Écoutez, j’ai eu des échanges avec plusieurs hommes, mais ça ne m’a jamais excité. J’étais déjà excité avant de savoir à qui j’avais affaire, vous comprenez? Je n’ai jamais passé une nuit avec un homme, je n’en ai jamais embrassé un sur la bouche. C’était du sexe brut, primaire. J’avais besoin de me soulager, et c’était la méthode la plus facile, un point c’est tout.»