En voyage au Québec en 1950, la photographe new-yorkaise Lida Moser a pris près de 1000 photographies des habitants et des paysages. Elle voulait, par ce travail, témoigner d’un pan de l’histoire de la province, qui entrait alors en pleine modernité.
Cette démarche et ces clichées ont inspiré la cinéaste québécoise Joyce Borenstein, dont le documentaire d’animation d’une vingtaine de minutes, Lida Moser photographe, odyssée en noir et blanc, a été projeté lors du récent festival de films torontois Female Eye. Elle y travaille depuis sa rencontre avec Lida Moser en 2014.
«Lida Moser se moquait des modes et des tendances artistiques de son temps», explique le professeur montréalais Norman Cornett, venu répondre aux questions du public à la place de la réalisatrice qui a eu un empêchement. «Son but était de capturer la beauté sur pellicule, peu importe là où elle se trouvait.»
Le documentaire de Joyce Borenstein n’a pas été réalisé de manière atypique. C’est une succession de dessins d’animations, entrecoupés de clichés de Lida Moser. Cet aspect artistique permet, selon M. Cornett, «de faire ressortir le génie de la photographe, tout en créant un arc narratif fluide».