Le Nunavut joue maintenant dans la cour des grands. La conclusion, le 18 janvier dernier, d’une entente conformément à laquelle le gouvernement fédéral lui transfère la gestion des terres publiques et des ressources qu’elles contiennent place le territoire sur un pied d’égalité avec le Yukon et les Territoires du Nord-Ouest.
L’entente du 18 janvier est historique, non seulement pour le Nunavut, mais aussi pour le Canada. Il s’agit du plus important transfert de terres depuis la création du pays. Deux millions de kilomètres carrés de terres publiques, qui étaient administrées jusqu’ici par Ottawa, seront dorénavant gérées par le Nunavut.
Pour ce territoire, c’est l’aboutissement d’une longue épopée. Cette terre habitée depuis des milliers d’années faisait partie des Territoires du Nord-Ouest, une région contrôlée par la Compagnie de la Baie d’Hudson, qui l’a cédée au Canada en 1870, peu après la Confédération.
Plébiscite
L’idée de diviser les Territoires du Nord-Ouest en deux remonte à la fin des années 1950. Une première tentative fait son chemin à la Chambre des Communes, en 1963. Le projet de loi meurt cependant au feuilleton lors du déclenchement des élections.
Les Inuits, qui forment plus de 80% de la population de l’est des Territoires du Nord-Ouest, prennent le relais. En avril 1982, un plébiscite sur la division des Territoires du Nord-Ouest recueille 56,5% d’appui. Dans l’Est, à majorité inuite, le oui l’emporte à 80%.