Les parcs territoriaux du Nunavut, patrimoine des Nunavummiut

Parcs Nunavut
Les parcs territoriaux et lieux spéciaux du Nunavut sont importants pour les gens. Photo: Parcs Nunavut
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Publié 06/05/2022 par Karine Lavoie

Planifiés et gérés conjointement avec le soutien des résidents et des collectivités, les parcs territoriaux et les lieux spéciaux du Nunavut représentent des endroits importants pour les Nunavummiut.

Hormis le parc territorial Sylvia Grinnell, pour lequel des démarches sont en cours afin de modifier sa nomenclature, ces endroits portent tous un nom lié à la culture inuite.

Évasion et réflexion au Nunavut

La division des parcs et des endroits spéciaux du ministère de l’Environnement du gouvernement du Nunavut travaille avec les Nunavummiut afin d’identifier et de protéger des zones importantes en tant que parcs territoriaux et lieux spéciaux.

Le gouvernement territorial se dit conscient que ces lieux signifient beaucoup de choses pour beaucoup de gens, et qu’ils représentent des lieux d’évasion, de réflexion, de puissance et qui célèbrent le patrimoine culturel et naturel du territoire.

Au total, ce sont seize sites qui sont actuellement en opération et qui sont gérés sous la gouverne de Parcs Nunavut incluant parcs, campings et endroits spéciaux. Un processus est toutefois amorcé afin de créer un nouveau parc territorial près de Grise Fiord.

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Nunavut
Le fjord Pangnirtung au Nunavut. Photo: Isaac Demeester, L’Aurore Boréale

Des lieux significatifs pour les gens du Nunavut

Selon Patrick Graillon, directeur de Parcs Nunavut, les parcs et les territoires retenus représentent des endroits uniques pour la culture et la nature du Nunavut, ce qui explique qu’ils aient été protégés.

«Pour les locaux, ce sont les endroits préférés pour aller à la pêche, en camping, faire la cueillette de petits fruits, marcher, relaxer ou n’importe quoi en lien avec le bien-être mental.»

«Ce sont des endroits où ils vont en famille et qu’ils veulent aussi partager avec les gens qui visitent leur communauté», résume Patrick Graillon.

Nunavoix
Le journal franco au Nunavut fête son 20e anniversaire en 2022. Photo: Gabrielle Poulin, Le Nunavoix

«Là où il y a des arbres»

Bien que le processus en soit à ses tout débuts, un comité mixte de planification et de gestion a été mis en place afin de participer au projet entourant la création d’un nouveau parc qui sera situé au nord de Grise Fiord.

Alors que celui-ci avait initialement été identifié par le nom anglophone de l’île où il est situé – Axel Heiberg –, le comité local a rapidement sélectionné un nom lié à la culture inuite, Napartulik, qui signifie «là où il y a des arbres».

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«Le principal attrait du futur parc, c’est qu’il y a une forêt d’arbres pétrifiés ou fossilisés», résume Patrick Graillon.

Alors que ce projet est discuté depuis un certain temps, davantage d’efforts en vue de sa réalisation sont effectués depuis deux ans et Patrick Graillon souhaite que la prochaine étape, qui consiste à l’approbation du plan directeur du parc, soit réalisée d’ici les deux prochaines années.

18 000 véhicules par année

Parcs Nunavut ne dispose d’aucune statistique recensée quant à la fréquentation des divers lieux sous leur gestion.

«Le seul chiffre qu’on a, c’est le nombre de véhicules qui passent par été dans le parc ici, à Iqaluit, à Sylvia Grinnell. Donc, on est passé d’à peu près 10 000 véhicules il y a trois ans à 18 000 véhicules l’été dernier», explique Patrick Graillon, qui attribue cette hausse à la pandémie qui a favorisé le tourisme local.

«C’est principalement à cause des restrictions de voyage de la covid. Les gens voyageaient moins à l’extérieur donc, il y a plus de gens qui ont passé leur été dans la communauté», résume-t-il.

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Parcs Nunavut
Le parc territorial Sylvia Grinnell, situé à Iqaluit, a obtenu son nom d’un explorateur américain. Photo: Parcs Nunavut

Jamais le nom d’une personne

Caroline Ipeelie, consultante en patrimoine et interprète des parcs du Nunavut, explique que les noms attribués aux parcs sont basés sur l’utilisation des endroits ou sur les caractéristiques physiques de ceux-ci.

Par exemple, le nom du parc Mallikjuaq, à Kinngait, signifiant «grosse vague» en inuktitut, a été retenu par la communauté locale lors de sa création. Celui-ci fait référence à la topographie des roches qui forment le terrain du parc.

«Quand on nomme des trucs en anglais ou en français, on va souvent les nommer au nom d’une personne, tandis qu’en inuktitut, quand on nomme les noms de parcs, c’est plus en fonction d’une caractéristique physique de l’endroit ou d’une activité qui a lieu à l’endroit. Ce n’est jamais en fonction d’une personne», résume Patrick Graillon.

Le Nunavut va changer le nom du parc Sylvia Grinnell

Près d’Iqaluit, le parc territorial Sylvia Grinnell est le seul qui ne possède pas un nom traditionnel inuit, ayant obtenu son nom d’un explorateur allochtone de la fin du 19e siècle.

À l’été 2019, des consultations ont permis d’apprendre que la majeure partie des répondants souhaitaient que le parc et la rivière retrouvent son nom d’origine, soit Iqaluit Kuunga, signifiant «rivière Iqaluit».

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Des démarches sont en cours afin d’officialiser ce changement de nom et Patrick Graillon affirme souhaiter un dénouement à l’automne 2022.

Nunavut
Le Nunavut, territoire à majorité inuite du Grand Nord canadien.

Cachez ce O…

Selon Caroline Ipeelie, d’autres demandes pour des changements mineurs de nom pourraient également avoir lieu dans le futur. Mais ces démarches n’impliqueraient que les comités locaux, puisqu’elles concernent seulement la prononciation.

Parmi celles-ci, elle cite le parc Ovayok, à Cambridge Bay. Il pourrait voir son «O» initial être enlevé… Car si les Inuits de l’endroit avaient à écrire ce nom, ils l’omettraient.

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