L’expérience du multiculturalisme dure depuis des décennies au Canada. Elle a transformé des villes et des quartiers. Les résidents naviguent à travers ces changements et se demandent si cette expérience est vraiment la bonne façon de construire une nation et d’enrichir sa culture.
«Je dirais que le consensus sur le multiculturalisme est encore là. Il est moins fort qu’auparavant et il y a peut-être des craques, des fissures, dans l’édifice. Mais je ne pense pas qu’on soit dans une situation critique», estime Frédéric Boily, professeur de science politique du Campus Saint-Jean.
«On voit monter une anxiété identitaire plus présente qu’avant», ajoute-t-il. «Mais je ne pense pas qu’on peut parler encore d’un effondrement ou d’un véritable backlash.»
Selon un sondage de la firme Research Co. mené en 2024, le pourcentage de Canadiens pour qui le multiculturalisme est un élément de fierté a chuté à 65%, par rapport à 74% en 2023.
Pour parler d’un backlash (ou d’un contrecoup) politique, il faudrait notamment que des partis (qui ont une véritable chance d’accéder au pouvoir) exploitent ce sentiment d’anxiété, notamment lorsque vient le temps de parler d’immigration.