Avec près de trente livres à son actif, Louis-Philippe Hébert est une voix reconnue dans le paysage littéraire québécois. Il a remporté le Prix du Gouverneur général du Conseil des arts du Canada (2015) avec Marie réparatrice. Son tout dernier roman, Un homme discret, est d’une écriture quasi indiscrète. On y voit le genre humain pris en filature.
Le protagoniste est à la fois Julien Loiselle et Octave Damphousse. Loiselle travaille pour une agence de détectives privés à Québec et Damphousse est la nouvelle identité que se donne ce détective après une explosion à l’aérogare de Bruxelles. Tous les passagers périssent, sauf le Québécois qui était dans les toilettes.

Loiselle n’avait jamais voulu être un homme (ou une femme). «Il ne voulait pas appartenir au genre humain. Sa vie se résume à une suite d’échecs qui ont réussi. Pour disparaître, pour tourner la page, pour se donner une nouvelle vie, Loiselle doit vampiriser ou amalgamer les êtres humains: homme, femme, bébé, enfant, ado révolté, vieillard calme… «mais toujours indifférent et résigné comme un agonissant».
Le nouvel être, l’Octave Damphousse, élit domicile à Montréal. Il n’a pas vraiment de résidence. C’est un fantôme qui erre dans le Mile End de Montréal. Ancien détective privé, il a préparé sa disparation de Québec et son apparition à Montréal.
Damphousse croit connaître toutes les combines pour échapper à une filature. De nos jours, il est plus facile de «se procurer des faux papiers que des vrais» si on est prêt à payer. N’empêche que l’ex-filateur devient vite le filé.