Mariée, mère de deux enfants et heureuse en ménage, Claire Dowling a publié en 2006 un roman léger, excentrique et déjanté. Intitulé My Fabulous Divorce, il a été traduit et vient de paraître aux Éditions Marabout sous le titre de Divorce à petit feu.
Avant d’ouvrir le livre on sait que le sujet traité est plutôt grave, mais la couverture laisse déjà croire que le traitement risque d’être désobligeant. De plus, le roman fait partie de la collection «Girls in the city», ce qui annonce au départ une touche de tendresse, loin du machisme. Et comme le plat proposé va mijoter «à petit feu», on ne doit pas s’attendre à de gros bouillons, encore moins à des mets flambés.
Roman au rythme soutenu, Divorce à petit feu met en scène des personnages originaux et profondément humains. Il y a, bien entendu, un couple qui veut divorcer. Jackie Ball et Henry Hart vivent déjà séparément depuis deux ans, elle à Dublin, lui à Londres. Les autres personnages incluent le nouvel amant de Jackie, les parents de cette dernière, sa sœur, son associée à la boutique Flower Power, le livreur de fleurs, les avocats et j’en passe.
Le titre laisse deviner que le divorce de Jackie et Henry ne se fera pas facilement. Aussitôt la procédure lancée, Henry refuse d’entendre ce que Jackie lui reproche. Chaque mois qui passe attise le petit feu d’un plat chaotique. Quant aux démarches des avocats, elles s’éternisent dans des méandres anglo-irlandais, tant et si bien que les deux protagonistes commencent à réfléchir à leur situation sous un angle inattendu.
Claire Dowling sait trouver un équilibre habile entre humour grinçant, à l’anglaise, et regard tendre sur la quête de l’amour, à l’irlandaise. Son récit est truffé d’anecdotes savoureuses et de réflexions tantôt pénétrantes, tantôt étonnantes. Elle écrit que c’est bien d’aimer même s’il faut perdre. Cet adage ferait-il référence «au plaisir sexuel en comparaison avec la privation de celui-ci»?