Le cuivre: un oligo-élément essentiel pour notre corps

cuivre, minéraux
Des aliments riches en cuivre. Photo: iStock.com/piotr_malczyk
Partagez
Tweetez
Envoyez

Publié 01/12/2025 par Michèle Villegas-Kerlinger

L’hiver s’en vient à grands pas et les gens commencent à s’y préparer. On fait le plein de vitamine D à cause du manque de soleil, de vitamine C et du zinc pour renforcer le système immunitaire. Et peut-être qu’on regarnit la pharmacie d’échinacée et d’autres suppléments susceptibles de nous aider à passer à travers la saison froide.

Pourtant, il y a un petit minéral dont on ne pense pas souvent, mais qui joue un rôle important dans le corps humain, et ce, pendant toute l’année: le cuivre. Un manque chronique de cet oligo-élément peut entraîner des conséquences négatives autant chez les jeunes que chez les adultes.

Le rôle du cuivre dans le corps humain

Le cuivre est un oligo-élément essentiel, à l’égal du bore, du fer, du manganèse, du molybdène et du zinc. Présent dans le corps humain en très faible quantité, à raison de 50 mg à 120 mg chez un adulte, le cuivre se trouve en grandes concentrations dans le foie, le cerveau, le cœur et les reins, alors que la majorité est emmagasinée dans les os et les muscles.

Il est important de savoir que le cuivre n’est pas fabriqué par le corps et, par conséquent, il doit être pris sous forme d’aliment ou de supplément.

Ce minéral est essentiel à l’action de nombreuses enzymes intervenant dans le métabolisme de plusieurs nutriments, comme les glucides (sucres), les lipides (graisses) et le fer, qui affectent notre niveau d’énergie.

Publicité

Le cuivre contribue également:

• à la formation de l’hémoglobine (une protéine de fer dans les globules rouges responsable du transport de l’oxygène);
• à la fortification des défenses immunitaires;
• à la minéralisation des os;
• à la synthèse, l’activation et l’inactivation de l’adrénaline et de la dopamine;
• au développement cérébral;
• à la régularisation de la fréquence cardiaque et de la pression artérielle;
• à la formation de nouveaux vaisseaux sanguins;
• à la production de mélanine (le pigment responsable de la couleur de notre peau, de nos cheveux et de nos yeux);
• à la fabrication du collagène et de l’élastine (deux éléments qui, parmi d’autres fonctions, contribuent à garder la peau élastique).

En tant que cofacteur de la superoxyde dismutase, une enzyme essentielle dans la défense contre les radicaux libres responsables d’inflammation et de maladies chroniques, le cuivre se révèle un puissant antioxydant.

Autrement dit, le cuivre pourrait contribuer à réduire le risque de cancer, de maladies cardiaques ou de déclin cognitif. Si le cuivre est d’une telle importance pour les adultes, il l’est tout autant pour une jeune personne en pleine croissance.

cuivre, minéraux
Plusieurs minéraux, dont le cuivre, sont essentiels pour la santé. Photo: iStock.com/monticelllo

Les symptômes de carence

Les experts disent que les carences en cuivre sont très rares et se manifestent surtout chez les personnes rencontrant des difficultés d’absorption ou qui ingèrent une quantité importante de fer ou de zinc sous forme d’aliments ou de suppléments, car ces derniers réduisent l’absorption du cuivre.

Publicité

Cela dit, on peut se demander si le régime nord-américain typique, très pauvre d’un point de vue nutritionnel, et l’épuisement des sols que connaissent de nombreux pays développés, fournissent une quantité de vitamines et de minéraux, comme le cuivre, pour suffire à nos besoins.

Un déficit en cuivre peut se manifester par de nombreux symptômes qui, à première vue, ont peu à voir les uns avec les autres. Mais, compte tenu du rôle polyvalent que joue ce minéral dans le corps humain, on peut mieux comprendre l’étendue des symptômes d’une carence:

• une perte ou un gain de poids, surtout dans le ventre;
• un taux de sucre élevé dans le sang;
• de la fatigue et de la faiblesse;
• une anémie qui ne disparaît pas avec la prise de suppléments de fer;
• un nombre insuffisant de plaquettes;
• une réduction de globules blancs (en particulier de neutrophiles) et de l’immunité;
• une perte de vision;
• un manque de tonicité musculaire;
• des tremblements;
• un manque d’équilibre en marchant;
• une sensation de picotement ou d’engourdissement;
• une sensation de froid, surtout dans les extrémités;
• de l’anxiété;
• des difficultés à se concentrer et à apprendre;
• un mauvais fonctionnement des poumons ou du cœur;
• une tension artérielle élevée (systolique surtout);
• un haut taux de cholestérol;
• des cheveux qui grisonnent de manière prématurée;
• une perte de cheveux;
• une pâleur prononcée;
• des ecchymoses plus fréquentes;
• de l’ostéoporose et des fractures;
• une croissance retardée chez l’enfant;
• de l’arthrite.

Quels sont nos besoins en cuivre?

À moins de souffrir d’un trouble de malabsorption ou de la maladie de Menkes, nous n’avons pas besoin de grandes quantités de cuivre. Mais le besoin, pour aussi petit qu’il soit, est essentiel:

0 – 6 mois: 200 mcg
7 – 12 mois: 220 mcg
1 – 3 ans: 340 mcg
4 – 8 ans: 440 mcg
9 – 13 ans: 700 mcg
14 – 18 ans: 890 mcg
19 et plus: 900 mcg
Grossesse: 1 000 mcg
Allaitement: 1 300 mcg

Publicité

Où se cache le cuivre?

Le cuivre est présent dans de nombreux aliments d’origine animale et végétale bien que les concentrations seraient plus importantes et mieux assimilées dans les protéines animales que dans les végétales. À titre de comparaison, une portion de 75 g de foie de veau cuit contient 11 288 mcg de cuivre alors que 40 g de chocolat noir à 70% en contient 700 mcg.

Sources animales de cuivre:

• Abats (foie, reins, etc.).
• Fruits de mer (huîtres, palourdes, crabe, crevettes).
• Poissons gras (saumon, sardines, thon).

Sources végétales de cuivre:

• Champignons (shiitake surtout).
• Tofu, tempeh et edamame.
• Grains entiers (millet, quinoa, avoine, blé entier).
• Graines (sésame, chanvre, tournesol, citrouille).
• Noix (cajous, noix du Brésil, pistaches, amandes, noisettes).
• Légumineuses (pois chiches, lentilles, haricots rouges).
• Fruits (avocats, kiwi, ananas, abricots séchés, raisins secs, dattes).
• Légumes (épinards, asperges, patates douces, pommes de terre, chou frisé).
• Cacao et chocolat noir (minimum de 70% cacao).
• Lait de coco (en conserve).

Publicité

Trop de cuivre?

Si une carence en cuivre est dangereuse, un excès l’est tout autant. Les experts recommandent de ne pas dépasser un apport de 4 mg de cuivre par jour pour les adolescents et de 10 mg pour les adultes, quantités presque impossibles à atteindre de toute façon, à moins de :

• prendre un supplément de cuivre de manière inadéquate;
• manger beaucoup d’aliments riches en cuivre sur une base régulière;
• boire de l’eau, surtout de l’eau chaude, provenant d’une tuyauterie (habituellement vieille) qui présente des fuites de cuivre;
• utiliser quotidiennement des instruments en cuivre pour cuisiner, bouillir de l’eau et ranger des aliments ou des breuvages chauds;
• souffrir de la maladie de Wilson.

Si les excès de cuivre sont plutôt rares, ils ne sont pas inexistants pour autant et se manifestent par :

• des troubles gastro-intestinaux (nausées, vomissements, diarrhée, douleurs abdominales);
• de la faiblesse et une perte d’appétit;
• des douleurs musculaires;
• de la jaunisse;
• une fonction anormale du système nerveux;
• un risque accru de souffrir de TDAH;
• des difficultés à faire attention et à retenir des informations;
• des dommages sévères aux reins, au foie, au cœur.

Comment savoir si notre taux de cuivre est adéquat?

Les symptômes énumérés ci-haut ne sont pas uniques à une déficience ou un trop-plein de cuivre. Par conséquent, avant de faire un autodiagnostic, il vaut mieux consulter son médecin et se faire tester pour voir s’il y a bel et bien une déficience ou excès.

Publicité

Plusieurs tests pour mesurer le taux de cuivre dans le corps humain sont disponibles dont:

• le dosage sanguin du cuivre total (cuprémie);
• une analyse d’urine (cuprurie) pour mesurer le cuivre excrété;
• la mesure du taux de céruloplasmine (une protéine qui joue un rôle dans le métabolisme du cuivre et du fer).

Si les résultats des tests prouvent qu’il y a effectivement une déficience ou un excès, il faut absolument suivre les conseils de son médecin puisqu’une déficience, tout comme un excès de cuivre, peut entraîner des conséquences négatives.

L’hiver canadien n’est pas sans défis, mais il a aussi de nombreux charmes. En ajoutant le cuivre à notre liste de vitamines et de minéraux à surveiller, nous pouvons profiter des bienfaits de ce petit minéral non seulement pendant la saison hivernale, mais encore pendant toute l’année.

Auteurs

  • Michèle Villegas-Kerlinger

    Chroniqueuse sur la langue française et l'éducation à l-express.ca, Michèle Villegas-Kerlinger est professeure et traductrice. D'origine franco-américaine, elle est titulaire d'un BA en français avec une spécialisation en anthropologie et linguistique. Elle s'intéresse depuis longtemps à la Nouvelle-France et tient à préserver et à promouvoir la Francophonie en Amérique du Nord.

  • l-express.ca

    l-express.ca est votre destination francophone pour profiter au maximum de Toronto.

Partagez
Tweetez
Envoyez
Publicité

Pour la meilleur expérience sur ce site, veuillez activer Javascript dans votre navigateur