Les Ontariens ont voté jeudi pour une véritable alternance et peut-être même un peu de brasse-camarades, en élisant 76 députés du Parti progressiste-conservateur de Doug Ford, après 15 ans d’un régime libéral dont les appuis ont semblé s’effondrer brutalement dès le début de la campagne, face à une résilience inattendue des Néo-Démocrates et même à une percée du Parti Vert à Guelph, où le chef Mike Schreiner a été élu avec une belle marge.
Le NPD d’Andrea Horwath (réélue triomphalement à Hamilton) formera une opposition officielle solide «contre les coupures» avec 40 sièges à Queen’s Park, contre 7 seulement pour les Libéraux de l’ex-première ministre Kathleen Wynne (réélue de justesse dans Don Valley West mais qui quitte immédiatement la direction du Parti libéral).
Le prochain premier ministre Doug Ford (évidemment élu dans le fief familial d’Etobicoke Nord) a bousculé la tradition en s’adressant le premier à ses partisans et à la province, jeudi soir, plutôt que d’attendre les discours de concession des autres chefs. Contrairement à Mmes Wynne et Horwath, il n’a pas prononcé un mot de français.
Comme pendant la campagne, M. Ford n’est pas entré dans les détails de son programme de gouvernement, sauf pour confirmer que «le party avec l’argent des contribuables est terminé» et promettre de faire baisser les tarifs d’électricité, les prix de l’essence et les taxes. Évoquant un retour de l’intégrité et de la prospérité, il veut refaire de l’Ontario «le moteur du Canada».
Dans la défaite, Kathleen Wynne a rappelé plusieurs de ses réalisations, de la hausse du salaire minimum à l’amélioration du régime national de retraite, en passant par les infrastructures routières et ferroviaires. Mme Horwath a averti qu’elle défendra farouchement le système de santé. M. Schreiner, lui, s’est dit motivé par l’avenir de ses enfants et prêt à occuper le premier siège de son parti à l’Assemblée législative.