Le Musée des beaux-arts du Canada à Ottawa réalise un événement majeur avec l’exposition Caravaggio et les peintres caravagesques à Rome, qui permet pour la première fois de voir au Canada des tableaux du Caravage, ce révolutionnaire peintre italien des XVI-XVIIe siècles. C’est assez dire le caractère unique de cette exposition.
Dans sa vie tumultueuse, dont nous avons brièvement rendu compte dans notre article consacré au 400e anniversaire de sa mort à l’âge de 38 ans, le 18 juillet 1610, Le Caravage semble s’être affranchi de bien des règles de la société de l’époque. Et il en va de même pour sa peinture.
Comme le constate, dans sa Vie du Caravage, le critique d’art Giovanni Bellori (1613-1696): «Alors commença l’imitation des choses viles, la recherche de la réalité et de la difformité… Puisque le Caravage avait rabaissé la majesté de l’art, chacun prit des libertés avec lui, et il s’ensuivit le mépris pour les belles choses et pour l’autorité de l’antique et de Raphaël.»
Le Musée des beaux-arts en donne cette présentation: «Dynamique, éloquent et d’une stupéfiante originalité, Michelangelo Merisi da Caravaggio crée des œuvres où s’estompe la démarcation entre sacré et profane. Il sera l’un des artistes les plus novateurs de l’histoire de l’art occidentale, introduisant de nouvelles techniques, dont les jeux d’ombre et de lumière (clair-obscur) afin d’accentuer l’effet dramatique de ses compositions.»
Son influence
L’exposition permet d’apprécier son influence, que déplore Bellori, sur l’univers artistique, sur des artistes d’Italie et d’Europe, comme Valentin de Boulogne, Gerrit van Honthorst, Simon Vouet, Pierre-Paul Rubens, Georges de la Tour et d’autres. La présentation thématique – scènes musicales, diseuses de bonne aventure et tricheurs, saints et sujets religieux – regroupe les saisissantes compositions du maître et celles des peintres, les Caravagesques, qu’il a inspirés.