Le CAH élargit ses services pour répondre à une demande croissante

CAH
Des participants à l’AGA de CAH le 25 juin au campus torontois du Collège Boréal.
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Publié 30/06/2025 par Hamza Ziad

Centres d’accueil Héritage (CAH) a enregistré, au cours de la dernière année, une hausse du nombre d’usagers, ce qui a permis d’élargir son offre de services, tant à son site du centre-ville de Toronto qu’à son centre de jour d’Oshawa.

«Cette progression est le fruit de plusieurs facteurs: un renforcement des communications, l’implication soutenue du personnel et des partenariats solides», explique Fabien Schneider, directeur général adjoint de CAH.

Selon le plus récent rapport d’impact, dévoilé à l’assemblée générale annuelle du 25 juin, l’organisme propose à la Place Saint-Laurent 135 appartements abordables avec services, occupés par 250 aînés francophones, dont 63 reçoivent des services de soutien directement sur place.

«La population continue de vieillir, et nous poursuivons nos efforts pour offrir des services adaptés aux aînés francophones, qu’ils soient établis depuis longtemps ou nouvellement arrivés», ajoute Fabien Schneider.

CAH, Service de jour Oshawa
Une activité populaire: la confection de cartes de Noël.

Insatisfaction et faible membriété externe

L’un des défis persistants pour CAH demeure le faible taux de membriété provenant de l’extérieur de la Place Saint-Laurent. Selon les données les plus récentes, seulement 22% des membres actuels sont issus de la communauté au sens large.

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«Nous avons procédé à une mise à jour de notre base de membres et nous poursuivons activement nos efforts pour accroître leur nombre. Ce chantier est prioritaire pour nous», affirme Fabien Schneider.

Par ailleurs, 13% des personnes consultées ont exprimé une insatisfaction à l’égard des programmes offerts. Ce résultat soulève des questions au sein de la direction, qui souhaite mieux comprendre les besoins des membres et évaluer les ajustements possibles à l’offre de services.

Selon Fabien Schneider, le vieillissement de la population et les transformations socio-démographiques entraînent une évolution constante des besoins des aînés, à laquelle le modèle actuel du CAH ne répond peut-être plus entièrement.

«La véritable question que nous nous posons aujourd’hui est la suivante: comment pouvons-nous nous adapter à notre communauté et offrir une gamme de services qui réponde pleinement aux attentes de l’ensemble de notre clientèle?».

CAH
L’équipe de CAH avec des partenaires communautaires lors de la réunion publique sur le plan stratégique en 2024. Au centre: la directrice générale Barbara Ceccarelli. À g.: l’adjoint aux communications Jean Tété et le directeur général adjoint Fabien Schneider.

Six priorités au cœur du nouveau plan stratégique

En 2024, le CAH a tenu deux réunions publiques avec ses partenaires communautaires afin de recueillir leurs commentaires et contributions dans le cadre de l’élaboration de son nouveau plan stratégique.

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Élaboré dans un contexte de transformation des besoins liés au vieillissement de la population francophone, il identifie six axes d’intervention: le logement abordable, les services de soutien en communauté, des environnements inclusifs, l’optimisation des espaces, les partenariats stratégiques et l’amélioration des milieux de travail.

FARFO ConnectAînés Tablettes numériques
Le programme ConnectAînés permet de briser l’isolement.

Briser l’isolement par la prescription sociale francophone

«Un avancement majeur que nous connaissons actuellement est le développement d’un nouveau système de prescription sociale en français, pour lequel nous avons obtenu un financement», explique Fabien Schneider.

Inspirée du modèle de la prescription médicale, cette approche non médicale vise à orienter les patients vers des ressources communautaires, dans le but de briser l’isolement social.

Concrètement, un professionnel de la santé, qu’il s’agisse d’un gestionnaire de cas, d’une infirmière ou d’un physiothérapeute, peut, en présence de signes ou d’un risque d’isolement, émettre une prescription sociale.

«Ces intervenants peuvent officiellement diriger les aînés vers notre centre de vie active, afin qu’ils participent à des activités adaptées et retrouvent du lien social.»

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Présence de non-francophones: une inquiétude exprimée

L’une des préoccupations soulevées par un résident de la Place Saint-Laurent concerne la présence croissante, selon lui, de personnes ne parlant que l’anglais au sein de la résidence. Il estime que cette situation devrait être prise en considération par la direction, dans la mesure où le Centre d’accueil Héritage est un organisme francophone.

Interrogé à ce sujet, le directeur général, Fabien Schneider, précise qu’aucune hausse significative du nombre de résidents anglophones n’a été constatée. Il souligne toutefois la présence de couples exogames, dont un membre est francophone et l’autre s’exprime dans une autre langue. Ces personnes demeurent admissibles aux services du CAH, dans le respect de sa mission et de ses critères d’éligibilité.

Zénon
Jean Tété, adjoint à l’administration et aux communications de CAH (veston bleu), avec Zénon Nicayenzi, son épouse Marie-Thérèse, Claire Prest et (à d.) Michèle Brennan.

Aînés et choc culturel

«Je suis arrivé au Canada à l’âge de 78 ans, et j’ai vécu un véritable choc, à la fois linguistique et culturel, car le pays fonctionne selon des repères très différents de ceux que je connaissais», témoigne Zénon Nicayenzi, résident à la Place Saint-Laurent.

Il se souvient notamment des premières séances d’activité physique auxquelles il a participé. «Elles étaient mixtes et animées par une jeune femme, ce qui contraste fortement avec les habitudes du Burundi, mon pays d’origine, où les rassemblements sont généralement non mixtes.»

Selon lui, il revient aux aînés issus de l’immigration de s’adapter à leur pays d’accueil, et non l’inverse. Il précise avoir réussi à s’acclimater au mode de vie canadien en quelques semaines seulement, trouvant rapidement sa place au sein de la résidence.

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Pour répondre à ces enjeux d’adaptation culturelle, notamment pour les aînés immigrants, le directeur général du CAH, Fabien Schneider, souligne que l’un des objectifs de l’organisme dans les prochaines années est de développer des partenariats avec des associations ethnoculturelles.

«Cette démarche vise à favoriser l’ouverture interculturelle et à faciliter l’intégration des nouveaux membres, tout en renforçant la capacité d’adaptation de l’organisme à une diversité de réalités culturelles.»

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Marek Nesvadba (président sortant du CA) avec Michèle Brennan et Marie-France Cadman, qui ont reçu chacune un certificat de membres honoraires 2025.

Un actif net stable pour le CAH malgré le déficit

Pour l’exercice financier 2024-2025, le CAH affiche un déficit de 43 361 $, après une affectation de 450 000 $ à sa réserve.

Les revenus consolidés s’élèvent à 5,2 millions de dollars, principalement composés de subventions gouvernementales, notamment de Santé Ontario (35,46 %) et de la Ville de Toronto (15,2 %), ainsi que de revenus de location (27,2 %).

Les dépenses, totalisant 5,24 millions $, sont dominées par les salaires, l’entretien et les programmes. Au 31 mars 2025, le montant total de la réserve pour remplacement atteint 1 331 628 $, constituée de certificats de placement garantis et de liquidités.

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«De manière générale, la situation est stable. Les choses vont relativement bien et nous sommes satisfaits du travail accompli par notre direction générale», affirme la trésorière Geneviève Grenier,.

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CAH, 33, Hahn Place, Toronto.

Nouveau souffle au conseil d’administration

Quatre membres ont quitté le conseil d’administration de CAH, laissant place à de nouveaux visages. Geneviève Grenier, auparavant trésorière, devient présidente. Denis Frawley, administrateur et ancien président, est nommé vice-président.

Le nouveau conseil se compose comme suit: Geneviève Grenier, présidente; Denis Frawley, vice-président; Joëlle Harfouche, trésorière; Norman Babin, secrétaire; et les administrateurs Vanessa Cangé, Safia Fakim, Raisa Pesel, Michel Tremblay et Dominique Janssens.

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