Deux évènements marquants touchant les langues officielles cette année — la nomination d’une gouverneure générale du Canada qui ne parle pas français et un discours en anglais du PDG unilingue d’Air Canada — mènent le commissaire aux langues officielles du Canada, Raymond Théberge, à hausser le ton et à exiger le bilinguisme pour la haute gestion de l’appareil fédéral.
Gouverneure générale bilingue? Évidemment!
L’une des deux recommandations du rapport annuel du commissaire demande à l’un des comités parlementaires qui se penche actuellement sur le projet de modernisation de la Loi sur les langues officielles (C-13) de déterminer si la connaissance du français et de l’anglais doit être un critère d’embauche pour les hauts fonctionnaires et les personnes nommées par le Cabinet.
Les postes visés par cette demande comprennent «certainement les sous-ministres et certainement le poste de gouverneur général», a indiqué le commissaire Théberge en entrevue avec Francopresse.
«Le gouverneur général parle à tous les Canadiens et les Canadiennes. Si on envoie un message dans les deux langues officielles, 98% des Canadiens vont le comprendre. Donc, c’est important d’être capable de communiquer avec les Canadiens dans la langue officielle de leur choix», précise-t-il.
Raymond Théberge estime que ces nouvelles exigences de bilinguisme doivent être enchâssées dans la loi: soit dans la modernisation de la Loi sur les langues officielles à venir, soit dans le cadre d’une nouvelle loi, comme celle proposée par le sénateur Claude Carignan actuellement à l’étude.