Le beurre d’arachides, un trésor méconnu

Beurre d'arachides
Chacun de nous (sauf les personnes allergiques) mangera des milliers de tartines ou de sandwichs au beurre d'arachides au cours de notre vie. Photo: iStock.com/Alexey Koza
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Publié 28/11/2023 par Michèle Villegas-Kerlinger

Saviez-vous que le beurre d’arachides, cet aliment dont raffolent petits et grands, est une invention québécoise? Et que, selon un sondage fait par Erikson Research, les Québécois en sont parmi les plus grands consommateurs en Amérique du Nord? Bienvenue dans le monde fascinant du beurre de pinotte!

Un peu d’histoire

Si l’on remontait le fil du temps à l’époque des empires des Aztèques et des Incas, nous verrions que ces civilisations consommaient une sorte de pâte épaisse faite de cacahuètes rôties réduites en purée.

Par ailleurs, le terme «cacahuète», qui vient du mot tlalcacahuatl de la langue nahuatl des Aztèques, est un mot composé de deux termes: tlalli, «terre», et cacahuatl qui signifie «cacao».

C’est beaucoup plus tard, en 1884, que le pharmacien canadien Marcellus Gilmore Edson, de la ville de Bedford au Québec, a breveté sa recette de beurre de cacahuètes. Baptisée peanut candy, ou «bonbon d’arachides», Edson cherchait un aliment hautement nutritif qui pourrait être consommé par des gens incapables de mastiquer leur nourriture.

Ensuite, en 1890, le médecin américain George A. Bayle Jr., pour les mêmes raisons qu’Edson, a fait sa propre version du beurre pour ses patients.

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Malgré ces deux initiatives, il a fallu attendre l’année 1895 pour que John Harvey Kellogg, le père des céréales Kelloggs, dépose un brevet pour le beurre d’arachides qu’il avait mis au point lui-même et qui était plein de protéines végétales.

Son frère, Will Keith Kellogg, a fondé la compagnie Sanitas Nut pour commercialiser le produit.

En 1904, le beurre de cacahuètes a été introduit au peuple américain. Selon le US National Peanut Board, il a été goûté par le grand public pour la première fois cette année-là lors de l’Exposition Universelle de Saint Louis, dans l’état du Missouri. Sa commercialisation s’en est suivie peu après.

Quelques faits intéressants

Les arachides ne sont pas des fruits secs comme les noix. Elles appartiennent à la famille des fabacées, ou légumineuses, au même titre que les haricots, les pois, les lentilles, le soja et les fèves.

Le mot «arachide» désigne la plante elle-même, alors que le terme «cacahuète» se réfère au fruit et à la graine de cette plante. Pourtant, dans la langue courante, les deux termes sont plus ou moins interchangeables.

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L’arachibutyrophobie est la peur d’avoir du beurre d’arachides collé au palais.

Pour remplir de beurre de cacahuètes un pot de 500 grammes, il faut environ 850 arachides. La réglementation américaine exige que tout produit qui s’appelle «peanut butter» contienne 90% d’arachides.

Au Canada, contrairement aux États-Unis, rien n’oblige les manufacturiers à respecter un pourcentage précis de cacahuètes qui se trouvent dans leur beurre à moins qu’il ne s’agisse du beurre naturel à 100%. Dans le beurre d’arachides industriel, une partie des cacahuètes peut être remplacée par du sucre et du gras.

Un pot de beurre d’arachides industriel et non-entamé peut durer plus de deux ans. Une fois ouvert, il se conservera entre deux et trois mois. La version naturelle non ouverte durera plusieurs mois et, une fois ouverte, il se conservera un mois au frigo.

Il y a six villes aux États-Unis qui s’appellent Peanut. Une se trouve en Californie, trois en Pennsylvanie, une au Tennessee et une en Virginie occidentale.

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Un enfant américain typique mangera 1 500 sandwichs au beurre d’arachides avant la fin de ses études à l’école secondaire.

L’Américain moyen mangera 3 000 sandwichs au beurre d’arachides au cours de sa vie.

Une acre d’arachides fournira assez de beurre de cacahuètes pour 35 000 sandwichs.

Les Américains consomment environ 700 millions de livres de beurre de cacahuètes chaque année.

Les Canadiens en consomment presque 62 millions de livres par année, et les Québécois en sont particulièrement friands.

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L’Européen moyen mange moins d’une cuillère à table de beurre d’arachides par année.

Les plus grands producteurs d’arachides dans le monde sont la Chine, l’Inde et les États-Unis.

La moitié de la production américaine sert à fabriquer du beurre d’arachides.

La marque américaine la plus populaire est Jif qui contrôle plus d’un tiers du marché.

La marque canadienne la plus populaire est Kraft qui se vend uniquement au Canada et en Australie.

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On peut utiliser du beurre de cacahuètes pour détacher un chewing-gum collé dans des cheveux.

Dans le cadre d’une expérience, des scientifiques ont réussi à faire de tout petits diamants jaunes à partir du beurre d’arachides.

Aux États-Unis, la Journée nationale du beurre de cacahuètes est le 24 janvier.

Le 2 avril marque la Journée nationale du beurre d’arachides et de la gelée au Canada.

Les bienfaits du beurre d’arachides à 100%

On pourrait croire que le beurre d’arachides est un aliment gras et plutôt mauvais pour la santé. Pourtant, une comparaison entre les versions naturelle et industrielle pourrait être révélatrice.

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En plus d’être une excellente source de protéines et de gras monoinsaturés et polyinsaturés, deux cuillères à table, c’est-à-dire 30 g, de beurre d’arachides naturel fourniraient:

  • 22 mg de calcium
  • 0,2 mg de cuivre
  • 0,8 mg de fer
  • 57 mg de magnésium
  • 0,6 mg de manganèse
  • 107 mg de phosphore
  • 254 mg de potassium
  • 0,2 de sélénium
  • 0,85 mg de zinc
  • 0,2 mg de thiamine (B1)
  • 4.21 mg de niacine (B3)
  • 0,4 d’acide pantothénique (B5)
  • 0,17 g de vitamine B-6
  • 2,4 mg d vitamine E
  • 0,2 mg de vitamine K

Comme si cette longue liste de vitamines et de minéraux ne suffisait pas, le beurre d’arachides à 100% a un indice glycémique très bas, ce qui veut dire qu’il n’élève pas rapidement le taux de sucre dans le sang comme dans le cas des sucres rapides.

À l’égal du raisin et du vin, le beurre de cacahuètes naturel est un des aliments les plus riches en resvératrol, un antioxydant puissant dans la lutte contre les maladies cardiovasculaires. Son ratio de gras insaturé au gras saturé se compare à celui de l’huile d’olive.

En modération, il peut faire partie intégrante d’un programme de perte de poids en raison des protéines, des fibres et des bons gras qu’il contient et qui rassasient.

Le beurre d’arachides sur du pain entier constitue une protéine complète, le pain apportant l’acide aminé méthionine dont les cacahuètes sont dépourvues.

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Son taux de tryptophane, l’acide aminé responsable de la fabrication de la mélatonine, peut favoriser le sommeil.

Le beurre d’arachides peut avoir un effet calmant grâce à sa teneur en magnésium.

Il se peut que le beurre de cacahuètes, surtout consommé à partir d’un jeune âge, réduise le risque du cancer du sein.

Il peut réduire les symptômes du syndrome prémenstruel.

Grâce à ses fibres, le beurre d’arachides peut améliorer la microbiote intestinale, essentielle pour une bonne santé.

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Il favorise aussi la santé de la peau, des cheveux et des os.

L’empreinte écologique des arachides

Non seulement le beurre d’arachides est bon pour notre santé, il est aussi très bon pour la planète :

  • Toute la plante est utilisée. Il n’y a rien de gaspillé.
  • Il faut 12 litres d’eau pour produire environ 30 grammes d’arachides, ce qui est peu comparé aux amandes qui ont besoin de 112 litres d’eau pour la même quantité.
  • Les arachides fixent le nitrogène dans le sol. Autrement dit, elles prennent le nitrogène de l’air et l’introduisent dans le sol. Le nitrogène est un élément essentiel à la croissance des plantes.

Des recettes alléchantes

Avec Noël qui s’approche à grands pas, à moins d’être allergique bien sûr, pourquoi ne pas inviter le beurre d’arachides chez vous?

Comme hors-d’œuvre, plat principal ou dessert pour une soirée en famille ou entre amis, ou comme cadeau pour des gens que l’on apprécie, préparer un plat grâce à l’humble beurre de cacahuètes peut être le prétexte d’une activité familiale des plus amusantes!

Pour des idées de recettes, voici celles de Ricardo, de Pratico Pratique, et de Zeste.

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Auteurs

  • Michèle Villegas-Kerlinger

    Chroniqueuse sur la langue française et l'éducation à l-express.ca, Michèle Villegas-Kerlinger est professeure et traductrice. D'origine franco-américaine, elle est titulaire d'un BA en français avec une spécialisation en anthropologie et linguistique. Elle s'intéresse depuis longtemps à la Nouvelle-France et tient à préserver et à promouvoir la Francophonie en Amérique du Nord.

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